Le Galsi, un gazoduc devant relier l'Algérie à l'Italie, en projet depuis plus de six ans, n'a pas été remis en cause, selon les assurances de Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines. M. Yousfi s'exprimait, jeudi dernier en marge d'une séance plénière au Sénat, consacrée aux questions orales. «Le Galsi se poursuit normalement et nous sommes en train d'en discuter avec nos partenaires italiens ; il n'y a pas de remise en cause du projet», a-t-il dit. Ce gazoduc, un investissement de trois milliards d'euros, a été initié à la même date, ou presque, que le Medgaz, un pipeline reliant l'Algérie à l'Espagne et qui sera mis en service en avril prochain. Le Galsi ne sera opérationnel, lui, qu'en 2014, si l'on s'en tient aux déclarations officielles aussi bien des Italiens que des Algériens. Ce gazoduc doit relier Hassi R'mel à El Kala dans sa partie «on shore» sur une longueur de 640 km. Dans sa partie «off shore», le Galsi reliera El Kala à Cagliari, en Sardaigne, sur une distance de 310 km. Le projet algéro-italien en est encore au stade d'études techniques. Le retard cumulé va-t-il altérer la volonté des deux pays à le faire aboutir ? Il faut dire que les pouvoirs publics italiens y tiennent, de même que la partie algérienne. Un accord intergouvernemental relatif à ce projet a été conclu en novembre 2007 entre Alger et Rome. Une nouvelle étape de développement du projet a été déjà franchie avec la signature, en 2009, des lettres d'intention de vente et d'achat de gaz naturel avec les partenaires européens. Une fois réalisé, ce pipeline doit acheminer un volume annuel de huit milliards de m3 de gaz. En 2009, la Commission européenne l'a porté sur la liste des projets prioritaires. L'Algérie l'a inscrit, elle, dans sa stratégie énergétique mise en place, il y a quelques années, et devant répondre aux évolutions du marché énergétique mondial et européen, en particulier. L'Algérie a, en fait, anticipé sur les besoins futurs de l'Europe en envisageant la réalisation du Medgaz et du Galsi. Les caractéristiques techniques du Galsi, sa viabilité ainsi que les avancées technologiques qu'a connues le secteur gazier, de manière générale, constituent un atout devant permettre à l'Algérie de consolider sa position sur le marché européen, dans les années à venir. Un marché européen en devenir ? L'Europe devrait connaître une forte demande de gaz, relèvent des experts de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le Vieux Continent pouvant connaître la plus importante progression en consommation de GNL, au cours des trois prochaines décennies. A l'horizon 2030, plus de la moitié des échanges interrégionaux de gaz concerneront le GNL contre 30% actuellement, selon l'AIE. Y. S.