Alors que la contestation au sein du groupe Sonatrach bat son plein, certains travailleurs menaçant même de recourir à une grève de la faim, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a tenu à affirmer que «les discussions en cours» avec les représentants des travailleurs pourraient aboutir à la satisfaction de certaines de leurs revendications. S'exprimant jeudi en marge d'une séance du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, le représentant du gouvernement a tenu d'abord à réaffirmer que les discussions avec les représentants des travailleurs sont en cours avant de signifier implicitement que certaines revendications qu'il n'a pas énumérées ne seront pas satisfaites car elle ne sont pas raisonnables. D'autres revendications pourraient par contre être satisfaites. «Lorsque les revendications (des travailleurs) sont raisonnables et justifiées et entrent dans le cadre de ce qui est prévu, elles seront étudiées et il est possible qu'elles soient satisfaites», précise M. Yousfi. Il indiquera dans le même sillage que ce mouvement de protestation qui dure depuis près d'un mois n'a pas perturbé le niveau de production de Sonatrach. Les travailleurs de Sonatrach revendiquent notamment la revalorisation de leurs salaires de base, l'indexation de leurs primes sur le nouveau SNMG avec effet rétroactif ou encore ou encore la retraite après 25 ans de travail pour les employés exerçant au Sud. Evènements en Libye : aucune incidence sur la production pétrolière nationale Interrogé par ailleurs sur les évènements de Libye dont la production pétrolière est perturbée et leur impact sur l'Algérie, Youcef Yousfi a affirmé qu'ils n'auront aucun impact négatif ni sur l'Algérie ni sur le niveau d'approvisionnement du marché. «Je répète qu'il n'y a aucune perturbation dans les approvisionnements. La production n'a pas diminué et les prix sont actuellement à un niveau acceptable. Il n'y a aucun impact sur nos revenus également», a-t-il affirmé. Il rappellera cependant que les activités du groupe Sonatrach en Libye sont actuellement à l'arrêt. «Les activités de Sonatrach sont malheureusement arrêtées pour le moment à cause des évènements mais elles reprendront quand la situation sera rétablie», a-t-il expliqué. Le Galsi n'est pas remis en cause Dans le même sillage, le ministre a démenti l'information colportée par les médias étrangers selon laquelle le projet du gazoduc Galsi pourrait être remis en cause. «Nous sommes en train de discuter avec nos partenaires. Il n'y a pas de remise en cause du projet», a-t-il affirmé assurant que le projet «se poursuit normalement». Pour rappel, la mise en service du projet est prévue pour 2014. Le Galsi qui devra relier directement l'Algérie à l'Italie via la Sardaigne nécessite un investissement de 3 milliards d'euros. Dans un autre registre, Youcef Yousfi a affirmé en réponse à une question d'un membre du Conseil de la nation que le groupe Sonatrach va lancer un nouvel appel d'offres national et international pour la réalisation de la cimenterie de Béchar, d'une capacité de 1,5 million de tonnes par an. Le premier appel d'offres lancé en 2008 a été déclaré infructueux en raison du nombre réduit des offres reçues lors de cette opération, a indiqué le ministre. L'entrée en production de cette cimenterie était prévue pour l'année 2015, a affirmé le ministre. D'un coût de 550 millions de dollars, «la cimenterie va créer 700 emplois, dont 200 permanents», a expliqué le ministre, précisant qu'elle couvrira les besoins en ciment des régions Sud et Ouest du pays à des prix abordables.