Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Forts de la réussite de leur dernier débrayage ayant eu lieu les 15 et 16 mars derniers, dans l'ensemble des CHU, EHS et EPH des 48 wilayas du pays, les résidents en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie reviennent à la charge avec une nouvelle action protestataire : une grève de trois jours à partir d'aujourd'hui. Leur principale revendication est la suppression du service national qui, selon leurs dires, a montré son inefficacité. «Nous exigeons l'abrogation de l'obligation du service national. C'est un service qui a montré ses limites. Il a échoué. Pourquoi perpétuer l'échec ?» interrogent des résidents, décidés à maintenir la protestation jusqu'à obtenir gain de cause. Dernièrement, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbes, a déclaré qu'il ne peut agir que sur deux points : la prime de contagion et l'augmentation de la prime de garde. Selon ses dires, la question relative au service civil ne relève pas de ses prérogatives. Ce que réfutent catégoriquement les médecins et leurs collègues chirurgiens et pharmaciens contestataires qui insistent d'ailleurs sur la nécessité d'une rencontre avec le ministre pour lui exposer leur point de vue. Ils attendent une invitation officielle à une rencontre officielle. Pour le moment, rien n'est parvenu des services de ce département pour trouver une solution au problème. Toutefois, si l'on en croit certains dires, Djamel Ould Abbes s'est entretenu avec son homologue de l'enseignement supérieur et ils ont convenu de mettre en place une commission mixte pour débattre des problèmes soulevés. Pour le service militaire, non plus, rien n'a filtré concernant la satisfaction ou non de la demande de dispense et rien n'indique que le ministère de la Défense nationale s'implique dans les supposées discussions entre les deux membres du gouvernement. Pour ce qui est du volet pédagogique, un représentant des résidents rapporte que des instructions ont été données aux doyens pour l'annulation des examens intercalaires (cela concerne particulièrement les résidents en chirurgie dentaire). Aussi, en ce qui concerne le décret prolongeant la durée du cursus pour certaines spécialités (une prolongation d'une année), son application a été reportée à l'année prochaine. Les résidents en grève attendent des réponses favorables de la part de leurs deux tutelles. Pour le moment, ils excluent l'idée de recourir à une grève illimitée mais ce n'est pas définitif. «La balle est dans le camp des deux ministères. Nous leur demandons d'agir dans le sens d'une satisfaction totale de nos revendications», affirment deux résidents, répétant un de leurs slogans : «résidents défavorisés, santé dévalorisée».