Malgré les améliorations constatées en matière d'accueil dans les hôpitaux, l'accès aux médicaments, de même que la qualité des soins, ainsi que l'information et l'orientation thérapeutique et psychologique, des problèmes persistent pour les diabétiques. Le dernier sujet de controverse concerne le nombre des boîtes de bandelettes utilisées dans la prise de glycémie.Une fiche technique élaborée par la direction du contrôle médical (Cnas) de Ben Aknoun (Alger), adressée aux centres payeurs, limite le nombre de ces boîtes comme suit : six contrôles par jour au maximum, soit onze boîtes de 50 bandelettes tous les trois mois pour le diabète de type 1 de l'enfant mal équilibré, six contrôles au maximum, répartis sur deux jours, soit six boîtes de 50 bandelettes tous les trois mois pour le diabète de type 1 de l'adulte ou du jeune bien équilibré, six contrôles par jour au maximum durant les neuf mois de grossesse pour la femme enceinte diabétique ou diabète gestationnel, une boîte de 50 bandelettes au maximum tous les trois mois pour le diabète de type 2 récent, un contrôle par jour, soit deux boîtes de 50 bandelettes tous les trois mois pour le diabète de type 2, ancien, sous antidiabétique oral, associé à une injection d'insuline et enfin deux contrôles par jour, soit quatre boîtes de 50 bandelettes tous les trois mois pour le diabète insulintraité (deux injections ou plus) avec ou sans antidiabétique oral associé. L'Association des malades diabétiques de la wilaya d'Alger s'élève contre cette nouvelle mesure. Elle rapporte que de nombreux malades souffrent de cette situation. Selon Fayçal Ouhada, son porte-parole, cette limitation du nombre de bandelettes pénalise lourdement les malades qui «se voient dans l'obligation d'acheter des boîtes manquantes sans être remboursés». «Le nombre fixé désormais par la CNAS est en deçà des besoins réels des malades. Il faut plusieurs prises de glycémie par jour pour assurer un bon suivi de la maladie. Un minimum de six à huit.» Une boîte coûte au moins 1 800 DA. «Il faut revoir ce texte et que cela soit fait en coordination avec les associations des malades, les diabétologues, les diététiciens et les pédiatres», poursuit notre interlocuteur.Autre problème soulevé, le même depuis plusieurs années, le non-remboursement des seringues à insuline, des pics pour les stylos à insuline, ainsi que des lancettes de l'autopiqueur du lecteur de glycémie. «Cela revient cher au malade. Pour réduire les frais, des malades utilisent la même seringue plusieurs fois par jour. Ce qui n'est pas sans conséquences fâcheuses, de l'avis même des médecins», indique notre interlocuteur. Encore une fois, un appel est lancé aux concernés des deux ministères de la Santé et du Travail pour leur remboursement en urgence. M. Ouhada revient aussi sur le problème des diabétiques non assurés sociaux. Une carte de gratuité est élaborée en leur faveur, mais avec des résultats très peu satisfaisants sur le terrain : «Ce ne sont pas tous les médicaments qui sont remboursables. De plus, les services de la Direction de l'action sociale (DAS) mettent du temps pour la livraison de la carte. Certains malades attendent jusqu'à deux, voire trois ans, pour l'obtenir. Entre temps, leur maladie s'aggrave et des complications apparaissent.» L'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger interpelle les autorités publiques sur ces problèmes, mais aussi l'Etat, en raison des coûts élevés de prise en charge de cette pathologie, surtout lorsqu'il y a des complications. Sans compter les conséquences sur la vie sociale et économique de familles. K. M.