La chancelière allemande Angela Merkel a reconnu, hier, que la débâcle électorale subie par son parti dimanche dernier était «très douloureuse», y voyant une conséquence de l'accident nucléaire au Japon. Cela ne la poussera pas jusqu'à prévoir un changement gouvernemental. «Le débat lié à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima explique clairement cette défaite électorale», a déclaré Mme Merkel. «En tant que partisan de l'usage pacifique de l'énergie nucléaire [...] ma vision de l'énergie atomique a changé après les évènements au Japon.» La débâcle lors des deux scrutins régionaux, affirmera son porte-parole Steffen Seibert, ne poussera pas la chancelière à opérer un remaniement gouvernemental, précisant toutefois que «ce genre de décisions se prennent au sein des partis, si tant est qu'elles doivent être prises». Le ministre de l'Economie, Rainer Brüderle, qui semble le plus affaibli au sein du gouvernement, souhaite «continuer à assurer ses fonctions», a indiqué sa porte-parole. M. Brüderle avait affirmé devant des patrons, mi-mars, que la décision de la chancelière de fermer temporairement les réacteurs nucléaires les plus anciens pour trois mois, après la catastrophe nucléaire au Japon, était liée à l'approche des élections, étayant les soupçons de manœuvre électoraliste dans l'opinion publique. Le CDU de Mme Merkel a subi un camouflet dimanche dernier en perdant l'Etat régional du Bade-Wurtemberg qu'elle contrôlait depuis 58 ans. Dans l'Etat voisin de Rhénanie-Palatinat, malgré d'importants gains en voix, la candidate CDU n'a pas réussi à battre le président SDP de la région, Kurt Beck, qui y gouverne depuis 1994. Les sondages la favorisaient pourtant avant l'accident nucléaire de Fukushima qui a dominé les derniers jours avant le vote. Ces deux Länder seront dirigés par des coalitions entre les Verts et les sociaux-démocrates. Pour la première fois, un chef de gouvernement régional sera vert en Bade-Wurtemberg, où se situent quatre des dix-sept réacteurs nucléaires allemands.La chancelière avait, rappelons-le, décidé de fermer temporairement les réacteurs nucléaires les plus anciens pour trois mois et ordonné un audit des mesures de sécurité dans tout le parc nucléaire allemand, après la catastrophe au Japon.