La 19ème Conférence africaine des ministres de l'industrie (Cami-19) s'ouvrira aujourd'hui au palais des Nations avec la participation de pas moins de 35 pays aux côtés de plusieurs autres organismes régionaux. Les ministres africains devront débattre des problèmes que vit ce secteur actuellement, outre l'élaboration d'un cadre de suivi ainsi que l'évaluation de la stratégie de mobilisation des ressources et la mise en place d'un comité de pilotage. Les représentants de l'industrie africaine veulent revoir les rapports de force qui les lient aux pays industrialisés. Les économies africaines dépendent toujours de l'exportation des matières premières et ce, au détriment des industries de transformation qui peinent à relever la tête. Malgré une certaine croissance réalisée entre 2004 et 2008, le secteur a subi de plein fouet les retombées de la crise économique. Les pays africains sont tenus, à présent, de s'unir pour relever le défi et faire sortir le secteur de la zone de turbulences. La présence des organismes européens lors de cette rencontre permettra d'ailleurs d'ouvrir les canaux de dialogue avec un partenaire de taille mais également de trouver les voies et moyens pouvant permettre une transformation locale des richesses naturelles. Les ministres africains devraient dans ce sens étudier pas moins de 53 projets inscrits dans différents créneaux tels que la bonne gouvernance, la mobilisation des ressources, la promotion des ressources humaines, l'amélioration du climat des affaires en Afrique, etc. Par ailleurs, le taux de croissance économique en Afrique devrait connaître, cette année, une légère augmentation à 5% contre 4,7% en 2010, indique le rapport économique sur l'Afrique par la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), cité par l'APS. Le document précise que les perspectives d'amélioration de la performance économique «sont très favorables». «Les signes d'une accélération du rythme de la croissance économique, qui se sont manifestés dans toute l'Afrique au cours du dernier trimestre de 2009, se sont renforcés en 2010», ont souligné les rédacteurs du document. Cette «légère» hausse a pour cause les plans de relance auxquels ont dû recourir de nombreux pays pour contrer les effets de la récession sur leurs économies. Côté prévisions, selon la CEA, les taux de croissance moyens dans les pays exportateurs comme les importateurs de pétrole dépasseront, cette année, ceux atteints en 2010. Quant au taux d'inflation, il devrait retomber à 6,4% en 2011 contre 7,2% en 2010 et 8,3% en 2009, selon le rapport qui s'attend à ce que la plupart des pays exportateurs de pétrole du continent continuent à dégager un excédent de leur compte courant en 2011, tandis que les pays importateurs de brut verront leur solde des comptes courants se détériorer. Le document souligne par ailleurs que «plusieurs risques et incertitudes planent sur les perspectives concernant la performance économique en 2011». Malgré cette embellie, «l'Afrique continue de se heurter à de nombreux défis de développement nouveaux et de longue date, notamment la performance commerciale et l'intégration dans l'économie mondiale, le financement du développement, le changement climatique», note le même document. La forte dépendance à l'égard de l'exportation des ressources naturelles pose des problèmes à l'Afrique, d'où le besoin d'un rôle central de l'Etat pour une gestion efficace de la production et des exportations de ces ressources. S. B.