Avec un taux de croissance à deux chiffres, la Chine enregistre une longueur d'avance par rapport à beaucoup de pays à économie libérale. La Chine est devenue, depuis quelques années, l'une des puissantes économies dans le monde. Des Occidentaux s'en méfient. La Chine pulvérise son record d'excédent commercial. Le surplus a atteint 177 milliards d'euros, au deuxième rang mondial derrière l'Allemagne. Toutefois pour Pékin, les excédents commerciaux record n'ont pas que des avantages. La Chine est un ogre. Le géant asiatique a enregistré un nouveau record d'excédent commercial, en 2007, à 262,2 milliards de dollars, selon des statistiques officielles publiées par des organes chinois. Soit 177 milliards d'euros. Ce n'est pas encore aussi bien que l'Allemagne -déjà 186 milliards d'euros de surplus sur les 11 premiers mois-, mais on s'en rapproche. Au total, les échanges commerciaux de la Chine avec l'étranger ont totalisé 2 170 milliards de dollars. Sur un an, la progression a été de 47,7%, comparé aux résultats 2006 (177,47 milliards de dollars), qui avaient déjà constitué un record. Dès la fin du 3e trimestre 2007, il était battu. Dans la foulée, les économistes avaient tablé sur un surplus annuel pouvant atteindre les 280 milliards à la fin de l'année. Ces excédents commerciaux gonflent les réserves de change chinoises, déjà colossales. Selon la Banque populaire de Chine, elles ont progressé de 43,3% sur un an, atteignant les 1 530 milliards de dollars. Elles ne font pas nécessairement les affaires de Pékin. Les autorités chinoises craignent un afflux de liquidités désordonné, susceptible de générer une bulle financière ou des surcapacités de production. Cet emballement de l'excédent commercial devrait, en outre, accroître encore les pressions sur la monnaie chinoise, le yuan. Lassés de leurs propres déficits face au géant asiatique, les partenaires américains et européens exercent, depuis quelques années, de multiples pressions sur Pékin pour obtenir des échanges plus équitables. Cela passe, notamment, selon eux, par une appréciation conséquente du yuan, dont la sous-évaluation fausse la concurrence, aux yeux des Occidentaux. De fait, elle maintient les exportations chinoises trop bon marché. Les autorités chinoises, cependant, s'en tiennent à leur credo d'une appréciation «graduelle». Selon Pékin, elle est doublée d'«une amélioration progressive» du système de change, le tout pour préserver absolument la stabilité de la monnaie. Le yuan s'est progressivement apprécié contre le billet vert depuis sa réévaluation de juillet 2005, gagnant plus de 11,5%. Mais, il a suivi un chemin inverse par rapport à l'euro. Le PIB français devance celui britannique : l'effet euro. Des spécialistes expliquent que grâce à la dépréciation du livre sterling, «le produit intérieur brut [PIB] français est repassé au-dessus» du PIB britannique, à la faveur de la forte dépréciation de la livre sterling par rapport à l'euro. Ce qui permet à la France de retrouver le rang de cinquième puissance économique mondiale, a calculé le Financial Times. «La faiblesse de la livre rend l'économie française plus importante que celle de la Grande-Bretagne pour la première fois depuis 1999», affirme le quotidien britannique. Depuis novembre, la livre a, en effet, dévissé de manière spectaculaire face à l'euro, lui concédant 9%, jusqu'au taux de change actuel de 1 livre pour environ 1,32 euro. Dès lors, le PIB 2006 du Royaume-Uni, qui s'élevait à 1.304 milliards de livres selon les derniers chiffres disponibles, ne pèse plus que 1.721 milliards d'euros. C'est 4% de moins que celui de la France la même année (1 792 milliards d'euros), alors qu'il représentait 1 916 milliards d'euros au taux de change de l'époque (1 livre = 1,47 euro), soit 6,7% de plus. Le PIB français remonte, ainsi, provisoirement tout au moins, au 5e rang mondial, derrière celui des Etats-Unis, du Japon, de l'Allemagne et de la Chine. Y. S.