Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué hier que l'Algérie devrait clôturer l'année en cours avec un taux d'inflation inférieur par rapport à celui enregistré en 2009. S'exprimant hier à la Conférence africaine des ministres de l'Industrie (Cami), il a expliqué que le taux «d'inflation sera inférieur à celui de 2009, alors que le risque de poussée inflationniste projetée sur 2011 est engendré, entre autres, par le versement des rappels sur 2009 et 2010 des régimes indemnitaires qui nécessitent qu'une partie des montants ne soit pas portée en demande interne et cela grâce à un maintien en épargne». Il y a lieu de rappeler qu'en 2009, l'Algérie a connu une inflation de 5,7% avant de redescendre en 2010 à 3,9%. Selon l'ONS, le rythme d'inflation annuel a atteint en février dernier 3,7%. Ce taux a enregistré ainsi une stabilité par rapport à janvier où il s'est affiché à 3,8%. L'ONS a également indiqué que l'indice des prix à la consommation a connu une hausse de 0,5%, soit une variation proche de celle relevée le même mois de l'année dernière (+0,6%). Cette évolution mensuelle, qui intervient après une relative stagnation (+0,1%) observée en janvier dernier, traduit les fluctuations des prix des différentes catégories de produits. Les biens alimentaires ont augmenté, en février dernier et par rapport au premier mois de l'année 2011, de 0,6%, résultat d'un relèvement des prix des produits agricoles frais (+2%), et d'une légère baisse (0,6%) de ceux des produits industriels, due principalement à la baisse des prix des sucres (5,9%) et des huiles et graisses (-1,4%). Karim Djoudi a parlé aussi de la croissance économique qui devrait être, selon lui, appréciable en 2011, tirée notamment par la demande publique et privée. «L'important est de maintenir cette croissance dans le temps et de faire en sorte qu'elle soit de moins en moins tirée par la dépense publique», a-t-il dit. Questionné sur les effets de l'introduction prochaine du billet de banque de 2 000 DA sur la masse monétaire et le pouvoir d'achat, le ministre a tenu à préciser que cette mesure tend à «simplifier et faciliter les transactions monétaires entre les différents agents et opérateurs économiques». S. B. Plus de 2 milliards de dollars transférés par l'émigration algérienne en 2010 Les transferts de fonds de l'émigration algérienne ont atteint 2,031 milliards de dollars en 2010 (1,5% du PIB), contre 1,61 milliard de dollars en 2006, selon un rapport publié hier par la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD). Pour les émigrés d'Afrique du Nord, plus de 90% d'entre eux sont installés sur un autre continent que l'Afrique, alors que deux tiers des migrants d'Afrique subsaharienne, notamment les plus pauvres, sont établis dans d'autres pays africains. Les principaux pays de destination sont la France (9% du nombre total d'émigrés), la Côte d'Ivoire (8%), l'Afrique du Sud (6%), l'Arabie saoudite (5%), les Etats-Unis et le Royaume-Uni (4% chacun). Au total, les transferts de fonds déclarés vers les pays d'Afrique a quadruplé entre 1990 et 2010 pour s'établir à près de 40 milliards de dollars, ce qui en fait la principale source de capitaux extérieurs après les apports d'investissements directs étrangers. Cependant, ces potentialités financières de 30 millions d'Africains restent mal exploitées. Les principaux emplois des envois de fonds de la diaspora africaine ont pris sur place la forme d'investissements pour l'achat de terrains, la construction de logements et la création d'entreprises. Le rapport précise, par ailleurs, que les chiffres officiels concernant ces envois sont nettement en deçà de la réalité, car ce ne sont pas tous les pays africains qui assurent de manière régulière la collecte et la publication de données dans ce domaine. R. E.