Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a fait état, hier à la fin de l'audition du ministre du commerce, El Hachemi Djaaboub, de la nécessité d'ériger le contrôle et la régulation du champ économique, y compris le commerce, en véritable priorité nationale. «Ce bilan que nous venons de discuter révèle que bon nombre d'agents économiques tentent de transformer la libéralisation des activités économiques et commerciales en véritable situation de non-droit et en abusent honteusement par la fraude dans les affaires et le commerce», a affirmé le Président. Dans sa présentation du bilan de son secteur, El Hachemi Djaaboub a souligné, en ce qui concerne le volet du contrôle de la régulation de l'activité commerciale, que «les instruments législatifs et réglementaires connaissent la poursuite de leur adaptation aux mutations économiques en cours dans le pays à l'image de l'adoption récente d'une nouvelle loi sur la concurrence, alors que celle relative à la protection du consommateur vient d'être déposée sur le bureau du Parlement». Il en est de même en matière réglementaire à travers l'adoption de décrets spécifiques tels que ceux régissant la commercialisation des véhicules, certaines professions réglementées ou enfin le registre du commerce. Peu content, le chef de l'Etat a annoncé que le gouvernement est tenu d'accélérer et de parachever la mise à niveau de la législation et de la réglementation devant encadrer le contrôle et la régulation économique et commerciale. «Ce dossier devant être clôturé à la fin de l'année 2009 comme dernier délai de rigueur», a indiqué le président Bouteflika. Concernant le renforcement des moyens de contrôle et de régulation, le ministre a annoncé la réalisation en cours de 13 laboratoires, dont le laboratoire national d'essai et de contrôle de la conformité des produits industriels, le recrutement des agents de contrôle et la création d'un centre de formation et de perfectionnement des agents. Dans le souci d'améliorer la régulation de l'activité commerciale au profit des consommateurs, El Hachemi Djaaboub a fait état également d'un programme de réhabilitation de 35 marchés de gros et de plus de 700 marchés de détails à travers le pays. Abondant dans le même sens, le président de la République a ordonné la mobilisation des ressources nécessaires pour le développement et la modernisation des moyens de contrôle et la réalisation, durant le programme quinquennal 2009-2014, d'un réseau de marchés de distribution d'envergure nationale, régionale, locale et même de proximité. En ce qui concerne le soutien de l'Etat au bénéfice du citoyen, le ministre a rappelé les mesures prises par l'Etat (lait, blé tendre, farine) ainsi que le soutien du prix du transport de certains produits stratégiques vers les 10 wilayas du sud. Il a annoncé le maintien de l'effort de compensation des prix des produits de première nécessité pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Le chef de l'Etat a instruit le gouvernement à développer la régulation des maraîchages agricoles pour briser les comportements spéculatifs ciblant les agriculteurs et les citoyens consommateurs. «La régulation du marché des produits agricoles, et à l'avenir, des viandes, doit être assumée par les pouvoirs publics. L'Etat engage annuellement près d'un milliard de dollars en soutien à l'agriculture, pour développer la production, améliorer les conditions de vie des fellahs, mais aussi dans le but d'avoir des résultats sur le coût de la vie au profit de toute la population» a indiqué le président de la République. H. Y.