Photo : APS Par Samira Imadalou «Nous devons aussi renforcer notre visibilité sur l'avenir à moyen et à long terme.» C'est en ces termes que s'est adressé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au ministre des Finances, Karim Djoudi, lors de la séance d'audition, la première du genre pour cette année, qu'il lui a consacrée dimanche soir dernier. En parlant «de visibilité à moyen et à long terme», le chef de l'Etat prépare d'ores et déjà le programme quinquennal 2009-2014 qui semble être l'une de ses principales priorités. Il a d'ailleurs évoqué le programme en question en instruisant l'argentier du pays sur les mesures à prendre pour son application. Les orientations du président de la République sont claires : «J'entends, donc, que cette démarche soit mise en œuvre lors de la préparation du prochain programme quinquennal pour la période 2009-2014.» Un programme dont l'élaboration a commencé puisque les grandes lignes sont désormais tracées. «J'entends également que ce futur programme accorde la priorité aux projets ayant fait l'objet des études préalables pour leur lancement sans retards ni réévaluation», a déclaré le président de la République qui est encore revenu sur le dossier des investissements longuement débattu auparavant lors du Conseil des ministres du 31 août. A cet effet, le chef de l'Etat a insisté sur l'importance du secteur financier dans la dynamisation de l'investissement. Il n'a pas manqué dans ce sillage d'instruire l'argentier du pays pour l'examen de tout projet d'investissement public. Il s'agit, en fait, d'assurer l'équilibre financier des projets en prenant en considération les dépenses de fonctionnement et autres dépenses récurrentes qu'il générera. «Cela n'est pas destiné à freiner les efforts de l'Etat en matière de développement auxquels j'accorderai toujours une importance extrême, tant les retards à rattraper sont encore importants dans notre pays.» Et d'appeler le premier responsable des finances à diligenter la réflexion pour la création d'un mécanisme financier national. Une option qui permettra au Trésor de mobiliser et de fructifier une part de l'importante épargne de l'Etat, en appui au financement de l'investissement économique dans le pays, selon Abdelaziz Bouteflika qui a saisi l'occasion pour mettre fin à la polémique sur les fonds souverains. Une question qui, faut-il le rappeler, a divisé les spécialistes en Algérie et même les membres du gouvernement. Le président a rejeté catégoriquement cette solution prônée par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et décriée par le ministre des Finances qui a appelé à la prudence. «Certains nous suggèrent de nous lancer dans l'aventure d'un Fonds souverain pour rentabiliser davantage nos réserves de change à l'étranger. J'estime que le pays continue d'avoir un énorme besoin de capitaux pour le développement de l'économie nationale, qui ne plaide pas actuellement pour ce choix», a relevé le président Abdelaziz Bouteflika à ce propos.