Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Le mégaprojet du transfert d'eau In Salah-Tamanrasset est considéré comme l'une des réalisations de l'Algérie qui aura un impact considérable dans le sud du pays. Ce projet, qui consiste à approvisionner la ville de Tamanrasset à partir d'In Salah en eau potable, sur une distance de plus de 700 km pour un coût global de 197 milliards de dinars, va couvrir largement les besoins en eau de la ville de Tamanrasset, mais aussi contribuer au développement de quelques secteurs tels que l'agriculture saharienne ou même certaines industries. Le potentiel du projet est énorme puisque les réserves de la nappe d'In Salah sont évaluées à 45 000 milliards de mètres cubes. Si les bienfaits du projet pour la ville de Tamanrasset sont connus, il est à souligner que la présence de ce liquide précieux sur un parcours de 700 km dans le désert est un atout pour les politiques de l'urbanisation. De nouvelles villes pourraient même voir le jour et, pourquoi pas, des zones d'activités. Ce qui permettra au nord du pays de respirer. D'ailleurs, le gouvernement prévoit une dizaine d'agglomérations de quelque 10 000 habitants chacune qui devraient être créées au cours du prochain quinquennat, le long du tracé du transfert. Le «noyau dur» de ces agglomérations sera constitué à partir des logements de fonction programmés pour les travailleurs chargés de la gestion et de l'exploitation des stations de pompage qui font partie de ce projet. Ces regroupements urbains seront dotés des services publics «indispensables» comme les stations-service, les bureaux de poste, les centres sanitaires et les infrastructures scolaires. Le gouvernement entend également, dans la même optique, développer les localités et villages situés le long du tracé du projet sur une distance de plus de 750 km, à l'instar d'In Amguel, Tit, Outoul et Arak. Le développement de ces centres urbains a été déjà entamé à travers, particulièrement, les programmes de développement de wilaya. Rappelons que le projet, dont la première partie a été mise en service récemment, comprend deux champs de captage situés à 70 km au nord de la ville d'In Salah. Un troisième champ sera délimité pour une éventuelle mobilisation complémentaire. Le projet est composé aussi d'un réservoir terminal d'une capacité de 50 000 m3 destiné à stocker les eaux mobilisées à partir des forages des champs captant. De même, six stations de pompage ont été mises en place le long du tracé des conduites, alors qu'une station de déminéralisation, d'une capacité de 100 000 m3 par jour, a été réalisée pour réduire le taux de salinité des eaux. La réalisation de cette infrastructure a été confiée à deux groupements d'entreprises : CGC-SIPSC (Chine) et Cosider-Zakhem-Erciyas (Algérie, Liban, Turquie).