Le méga-projet de transfert d'eau de In Salah vers Tamanrasset, dont le coût global est de 197 milliards de dinars, a été mis en service, hier, par le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal. En réalité, le ministre des Ressources en eau a inauguré la première partie de ce méga-projet de transfert In Salah-Tamanrasset, sur 750 km. La réalisation de cette infrastructure a été confiée à deux groupements d'entreprises : CGC-SIPSC (Chine) et Cosider-Zakhem-Erciyas (Algérie, Liban, Turquie). Cette première partie du projet concerne le transfert de 50 000 m3/jour. Mais, il reste encore, plus important : la finalisation de la réfection du réseau, dont une bonne partie est vétuste, pour pouvoir accroître la capacité de distribution. Pour cette première phase, le projet de transfert In Salah-Tamanrasset permettra un approvisionnement de la ville de Tamanrasset, avant d'élargir l'opération aux localités voisines de Abalessa, Tit et In-M'guel. L'exploitation et la gestion du transfert seront assurées par une entreprise sous forme d'Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). La nouvelle entité prendra en charge cette mission à l'instar d'autres ouvrages hydrauliques déjà opérationnels. Ce projet a pu être livré dans le délai contractuel grâce au rythme de travaux très soutenu, malgré une température ambiante très élevée. Par ailleurs, une dizaine d'agglomérations de quelque 10 000 habitants chacune, devraient être créées au cours du prochain quinquennat tout au long du tracé du transfert. Le ministre a indiqué que ce projet a nécessité un financement de 197 milliards de dinars. Il comprend dans son ensemble 48 forages, deux (02) conduites parallèles de 750 km chacune, six (06) stations de pompage, deux (02) grands réservoirs de 50 000 m3 chacun, et une station de déminéralisation d'une capacité de 100 000 m3. Ainsi et lors de l'inspection par le ministre d'une partie de l'ouvrage du côté de Tamanrasset, en particulier la station de pompage n°6, la salle de comptage et de contrôle, le réservoir terminal de 50 000 m3, ainsi que des travaux de raccordement, le ministre a instruit les responsables locaux pour achever l'opération de réfection du réseau dans un délai ne dépassant pas 10 jours. Ce transfert consistant à approvisionner la ville de Tamanrasset à partir de In Salah en eau potable sur une distance de plus de 700 km pour un coût global de 197 milliards de dinars, aura d'importantes retombées sociales pour la région. Avec un potentiel de plus de 45.000 milliards de mètres cubes (m3), la nappe d'In Salah peut largement couvrir les besoins en eau potable de toute la région pour les cinq à six siècles prochains à raison d'une consommation annuelle de cinq milliards de m3, alors que les besoins actuels des 337 400 habitants de la ville de Tamanrasset et ses environs ne dépassent pas les 25 000 m3/jour pour une capacité initiale de 50 000 m3/jour appelée à doubler à l'horizon 2030. Il est utile de préciser, d'autre part, qu'en plus de ces champs captant, le transfert In Salah-Tamanrasset est également composé d'un réservoir terminal d'une capacité de 50 000 m3 destiné à stocker les eaux mobilisées à partir des forages des champs captant. Par ailleurs, six stations de pompage ont été mises en place le long du tracé des conduites, alors qu'une station de déminéralisation d'une capacité de 100 000 m3 par jour a été réalisée pour réduire le taux de salinité des eaux. Les ressources en eau nécessaires à la satisfaction de ces besoins sont mobilisées au niveau de deux champs de captage situés à 70 km au nord de la ville de In Salah. Un troisième champ sera délimité pour une éventuelle mobilisation complémentaire. Mais, ce n'est pas encore fini, puisque le projet n'a connu qu'une première partie concrétisée. L'Etat prévoit également le développement des localités et villages situés tout au long du tracé du projet sur une distance de plus de 750 km, à l'instar d'In Amguel, Tit, Outoul et Arak. Enfin, il est important de rappeler que ce méga-projet, dont le lancement avait été donné en janvier 2008 par le président de la République, permettra, une fois entièrement achevé, de couvrir largement les besoins en eau de la ville de Tamanrasset et des centres situés le long du projet, estimés à 90 000 m3/jour, à l'horizon 2050. Cet approvisionnement correspond aux besoins d'une population de 340.000 habitants, avec une dotation unitaire de 265 litres/jour/habitant.