Photo : Sahel Par Karima Mokrani Lors d'une conférence de presse tenue, hier à Alger, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) a annoncé son intention de se rapprocher de toutes les forces sociales du pays pour les convaincre d'aller vers une action commune, le 1er mai prochain. «Notre objectif est de faire du 1er mai un carrefour de tous les mouvements sociaux. Nos revendications vont au-delà du sucre et de l'huile. C'est notre liberté et notre dignité que nous réclamons tous», a déclaré le porte-parole du syndicat, Salem Sadali. Des contacts et des négociations sont en cours pour une adhésion maximum des acteurs des mouvements sociaux qui se sont distingués récemment par leur détermination à faire pression sur les représentants du gouvernement. Il s'agit, entre autres, des étudiants, des chômeurs, des enseignants, des travailleurs des différentes entreprises publiques, etc : «Nous devons aller vers une lutte globale. C'est ainsi que nous parviendrons à arracher nos droits.» Le représentant du Satef regrette l'absence des libertés syndicales en Algérie, contrairement à ce que prétendent les pouvoirs publics : «A ce jour, il n'y a pas de libertés syndicales dans le pays. Chaque fois qu'une corporation décide d'aller vers une grève, celle-ci est déclarée illégale par la justice et cassée de l'intérieur. Nous n'avons pas le droit de nous constituer en groupes de pression, ni agir sans subir des menaces et des sanctions.» Salem Sadali explique que c'est cela qui incite son organisation autonome à s'aligner sur l'action politique. Pour rappel, le Satef est membre actif de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) Barakat. Par ailleurs, indiquera le conférencier, le Satef s'est mis d'accord avec d'autres syndicats autonomes pour deux actions de protestation à mener dans un avenir proche, mis à part celle décidée pour le 1er mai. La première action consiste en l'organisation de rassemblements devant le siège du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale pour dénoncer les restrictions aux libertés syndicales. La seconde consiste à «déposer une plainte commune des syndicats autonomes au niveau du Bureau international du travail». Pour le moment, aucune date n'a été arrêtée concernant ces deux actions. Les syndicats autonomes ne se laisseront pas faire, affirme avec insistance le représentant du Satef. Concernant le dossier des œuvres sociales pour lequel une commission a été installée au niveau du ministère de l'Education nationale, avec la participation de quelques syndicats du secteur, Salem Sadali dira que «c'est une manœuvre pour empêcher les travailleurs de l'éducation de se joindre aux protestataires des autres secteurs». Aussi, «c'est une commission destinée à gagner du temps. Le ministre a fait la même chose avec les deux dossiers du statut particulier et du régime indemnitaire». Le Satef réitère son appel pour une commission d'enquête sur le passif des œuvres sociales et sanctionner sévèrement les responsables du «détournement» de l'argent des travailleurs. Aussi considère-t-il que la solution aux problèmes posés, en ce qui concerne ce fonds, passe, tout d'abord, par la décentralisation de sa gestion, quoique, soutient-il, «ce ne soit pas aux syndicats de gérer les œuvres sociales. Ce n'est pas leur travail».