De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La grève générale de la Fonction publique à laquelle a appelé le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a été largement suivie à Constantine. Le taux d'adhésion croissait au fil des heures pour avoisiner les 95% en milieu de journée. Ainsi, les services de la santé, des collectivités locales, du commerce, de l'agriculture, de la formation professionnelle, de la Direction de la solidarité et de l'action sociale (DAS) affichaient un taux d'adhésion allant de 80% à 100%. Pour le syndicat, c'est un signal fort qui pourrait influer dans la satisfaction de leurs revendications, dont «la promulgation des statuts particuliers des différents corps de la Fonction publique et le régime indemnitaire inhérent à cette option avec des rappels depuis 2008, à l'instar des autres secteurs». «On s'attendait à une telle cohésion. Le débrayage vient confirmer les bonnes intentions et les perspectives jugées à la hauteur des requêtes des fonctionnaires, et exprimées par le syndicat», s'est félicité M. Djebassi Mourad, coordinateur du bureau de la wilaya. «Il en est de même du personnel non affilié au Snapap mais qui a rejoint ce mouvement. Cela étaye la plate-forme de revendications, laquelle concerne tous les acteurs de la Fonction publique», a-t-il poursuivi. Le cas le plus éloquent a été constaté à l'APC de Constantine. Les employés, sans coloration syndicale précise, ont dressé un piquet de grève dans la totalité des secteurs urbains où seul le service minimum a été assuré. On y a dépêché des agents aux guichets pour servir notamment les citoyens venant d'autres circonscriptions ou pour établir des documents relatifs aux décès. Au siège de la municipalité, toutes les directions ont gelé leurs activités. C'est le cas des services de l'urbanisme et des réalisations, des finances, des ressources humaines. Cependant, le coordinateur du Snapap a signalé des dépassements, à ses yeux, au niveau de l'école des enfants sourds-muets du plateau de Mansourah, dont la directrice a tenté de «freiner», voire d'étouffer le débrayage au motif du respect du règlement intérieur. «Quoi qu'il en soit, nous avons réussi à mobiliser les travailleurs», a-t-il soutenu. Le Snapap, qui comprend plus de 10 000 adhérents à Constantine, a raflé gros au terme de ce débrayage.