Pour la première fois depuis l'indépendance, l'Algérie lancera, le 8 mai prochain, le recensement économique. D'un coût de 1,137 milliard de dinars et d'une durée de trois mois, cette opération de grande envergure permettra de constituer une base de données précise et exhaustive (personnes morales et physiques ainsi que des entités administratives et associatives) sur la nouvelle configuration du tissu économique national. Et ce, de manière à aider la prise de décision. Elle touchera l'ensemble des secteurs économiques, à l'exception de l'agriculture, en deux étapes.La première consiste à dénombrer l'ensemble des entités de toutes les activités et tous les secteurs juridiques confondus en vue de mettre en place un fichier général des entreprises et établissements économiques. La deuxième phase porte sur une enquête approfondie qui devrait toucher un échantillon d'entreprises sur la base d'un questionnaire (propre à chaque secteur d'activité) pour la collecte de l'ensemble des données physiques et comptables.Cette opération statistique a été précédée, pour rappel, de regroupements régionaux de sensibilisation. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Prospective et de la Statistique, chargé de la statistique, M. Boukrami Ali, a, durant ces rencontres, insisté sur l'importance d'une telle opération. De même qu'il a relevé la nécessité de «la mise en place d'un système national efficace de statistiques économiques». Cependant, pour assurer la réussite d'une telle action, la communication et l'interconnexion entre les différents acteurs du comité installé à cet effet en juin 2010 sont à prioriser. Aussi, pour permettre aux agents chargés de mener cette opération, les opérateurs économiques privés et publics sont appelés à travailler étroitement avec ces agents en leur divulguant l'information recherchée. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a d'ailleurs insisté sur ce point, le 7 avril dernier, lors des travaux du Comité national de recensement économique. Le succès de cette opération «dépendra de l'ampleur de la sensibilisation et des efforts devant être consentis dans ce domaine pour lequel nous n'avons encore aucune expérience», a-t-il relevé. En prévision de ce recensement, le ministère prévoit une formation, dès le 19 avril en cours, de 3 000 agents recenseurs et de 700 contrôleurs, ainsi qu'une campagne de sensibilisation et d'information «intense» à l'approche de l'échéance prévue et durant toute la durée de l'opération. De son côté, l'Office national des statistiques (ONS) qui encadre cette opération est doté d'un comité technique opérationnel pour le recensement, à pied d'œuvre depuis 2009. Pour l'Office, «le recensement constitue un atout essentiel de développement de la production statistique en adéquation avec les besoins de l'économie». S. I.