Les boulangers montent au créneau et menacent de lancer une grève illimitée à compter du 1er mai. Le pain risque donc de se raréfier dans moins de vingt jours. L'Union nationale des boulangers a, en effet, appelé hier le ministère du Commerce à augmenter la marge bénéficiaire des boulangers. Lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le président de l'Union nationale des boulangers, M. Kalfat Youcef, a rappelé que «la marge bénéficiaire appliquée depuis 1996 ne dépasse pas les 3%, alors que celle du reste des commerçants atteint les 10%». M. Kalfat a appelé, à cette occasion, à la mise en place d'une commission technique chargée d'évaluer les coûts de production des boulangeries, rappelant que le ministère avait chargé une commission d'une mission similaire, mais «sans donner aucun résultat jusqu'à présent». Evoquant les pertes subies par les boulangers, M. Kalfat a rappelé notamment celles causées par les coupures d'électricité, soulignant que l'Union «ne demande pas la hausse du prix du pain, mais appelle la tutelle à augmenter la marge bénéficiaire, la baisse des charges du gaz, d'électricité et des impôts». Il a, par ailleurs, annoncé que l'Union convoquera son conseil national le 30 avril pour déposer auprès des parties concernées un préavis de grève ouverte à partir du 1er mai prochain. Ce débrayage «sera illimité jusqu'à satisfaction des revendications», a-t-il dit. Concernant le respect par les boulangers du prix de la baguette (7,50 DA pour le pain normal et 8,5 DA pour le pain amélioré), M. Kalfat a estimé que cela relevait des services de contrôle, rappelant que ce contrôle «est absent dans la capitale et rigoureux dans les autres régions du pays». R. N.