L'Union nationale des boulangers (UNB) a animé hier à Alger, au siège de la centrale de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), une conférence de presse lors de laquelle son président Youcef Khalafat a évoqué une réunion du conseil national des boulangers qui regroupera les représentants des boulangers au niveau national afin de prendre une décision ferme concernant un préavis de grève illimitée. Ce préavis sera étudié et déposé le 30 avril. L'autre point abordé est celui de mettre gratuitement à la disposition de toutes les boulangeries, et ce, à partir du 1er juin, des sacs écologiques à la place des sachets en plastique. En effet, le président de l'UNB qui dépend de l'UGCAA, Youcef Khalafat, a déclaré que tous les boulangers à travers le territoire national pourront bénéficier des nouveaux sacs écologiques. Le même responsable a indiqué que la grève illimitée sera décidée dans le but de dénoncer la situation «navrante» à laquelle le boulanger algérien est arrivé en raison des multiples hausses des prix des matières premières alors que celui du pain n'a pas changé. M. Khalafat a soulevé le problème de l'électricité en disant : «Nous avons entrepris des démarches dans ce sens auprès des pouvoirs publics.» Il ajoutera que «les pertes subies à cause des fréquentes coupures et des pannes d'électricité sont énormes». Il a cité à titre d'exemple qu'une coupure de l'énergie de 45mn fait perdre près de 7500 DA. Pour ce qui est des impôts, il a estimé que les boulangers souhaitent être exonérés d'impôts : «Nous avons lancé un appel aux pouvoirs publics afin de revoir le système fiscal que nous estimons draconien et qui fait actuellement obstacle à la profession et à l'activité commerciale d'une manière générale». Par ailleurs, il a indiqué que depuis 1996, le prix du pain normal est de 7,50 DA et celui du pain amélioré de 8,50 DA. Il a également relevé la régression du nombre de boulangeries passé de 17 000 en 2000 à 14 000 à travers le territoire national. Selon lui, les boulangers de la wilaya d'Alger enfreignent les lois de la République en vendant la baguette de pain à 9 et même 10 DA, contrairement aux 47 wilayas du pays où la loi est rigoureusement appliquée par rapport au prix public du pain. Pour ce qui est des revendications, a-t-il dit, les boulangers réclament une marge bénéficiaire de 10% pour les détaillants et de 5% pour les grossistes car actuellement, la marge bénéficiaire n'est que de 3%. La deuxième revendication est l'abattement des charges de l'électricité et du gaz, et le contrôle des boulangeries pour toutes les wilayas.