Les étudiants des grandes écoles ont tenté, hier, de marcher vers la présidence de la République. Leur tentative a été étouffée par un dispositif de sécurité mobilisé pour la circonstance. Confinés dans l'impasse de la rue Alem Abderezak, mitoyenne avec le lycée Bouamama (ex-Descartes), les étudiants n'ont pas supporté le traitement que leur ont réservé les services de sécurité. Usant de brutalité et autres intimidations verbales, les policiers ont fini par énerver les manifestants. La situation a dérapé par moments entre les deux parties. Les étudiants indiquent que «deux de leurs collègues ont été blessés par des agents alors que cinq autres ont été embarqués». Les étudiants arrêtés ont été libérés en début d'après-midi, selon leurs collègues. Aux environs de 12h30, les étudiants ont gagné du terrain. Ils ont bloqué la voie aux automobilistes. Cette action de la Coordination nationale autonome des étudiants précède ainsi la marche prévue aujourd'hui de la Grande-Poste au palais du Gouvernement pour réclamer la satisfaction de toutes leurs revendications. La marche des étudiants aura-t-elle lieu ? En tout cas, ils affichent une grande détermination pour faire triompher leur mouvement. Mais cette détermination risque de se heurter aux forces de sécurité. L'avant-goût en a été donné dans la journée d'hier, qui a vu, selon des témoignages, des policiers lâcher des obscénités contre des étudiants. «J'étais à El Biar quand un policier m'a traitée de tous les noms d'oiseau, m'interrogeant même sur ma destination», a témoigné une étudiante de l'ENSSEA (ex-INPS). De son côté, le ministre de l'Enseignement supérieur s'est montré satisfait de voir «les cours se dérouler normalement au niveau des universités et centres universitaires». Présent aux travaux du colloque international sur les sondages d'opinion et les mesures d'audience en Algérie, Rachid Harraoubia, a souligné, au sujet des étudiants des grandes écoles, que «la commission technique chargée de l'examen des contenus de certains diplômes est en cours de création, avec la participation d'un groupe d'experts français, canadiens, américains et britanniques». Harraoubia appelle les étudiants de ces écoles à «faire preuve de patience jusqu'à l'annonce des conclusions de la commission».