Les six syndicats autonomes de l'éducation nationale ont paralysé, encore une fois, plusieurs établissements scolaires. Les enseignants contractuels, pour leur part, ont observé hier un rassemblement devant le ministère de tutelle. Le sit-in des professeurs contractuels de l'éducation nationale a eu lieu, hier, devant le siège de la tutelle à El-Mouradia à Alger. Ce rassemblement appelé par le Syndicat national des enseignants contractuels, affilié au Snapap, a duré près d'une heure avant qu'il ne dégénère. Des syndicalistes ont été bastonnés sous prétexte qu'aucun rassemblement n'est toléré. Tout a commencé aux alentours de 11h30 lorsque des dizaines de personnes ont commencé à affluer vers le siège du ministère de l'Education pour prendre part au rassemblement. Sans surprise aucune, un important dispositif leur barre le chemin. Toutes les issues menant au département de Benbouzid ont été quadrillées. Les manifestants ont été contenus sur le trottoir faisant face au lycée Bouamama (ex-Descartes). Un autre groupe est bloqué plus loin. La situation semble pourtant à ce moment-là maîtrisable. Des grévistes négocient avec les policiers pour qu'une délégation soit autorisée à se rendre au ministère de tutelle pour déposer une lettre dans laquelle ils demandent au ministre de revoir sa copie et d'ouvrir le concours de recrutement des enseignants aux professeurs contractuels. Ils étaient loin de s'imaginer que le regroupement serait réprimé avec autant de violence. Obéissant aux ordres de leurs supérieurs, des policiers ont tabassé sans discernement les manifestants. Après des négociations très serrées, les éléments de la Sûreté nationale ont donné leur accord pour qu'une délégation accède à la Présidence et dépose a plateforme de revendications. Les enseignants qui ont tenté de brandir des pancartes ont été bousculés, malmenés avant d'être interpellés. “Cette attitude nous renseigne sur le traitement réservé à la question des contractuels. Enfermé dans sa logique, le ministre du secteur refuse toute prise de contact avec les grévistes”, a déclaré Meriem Marouf, représentante du Syndicat national des enseignants contractuels. Elle précise que le concours de l'éducation nationale, organisé le 17 novembre prochain, sanctionne de facto les enseignants contractuels puisqu'il exige une licence et un magistère pour postuler à l'examen. Au-delà des revendications salariales, les contractuels exigent leur réintégration dans leur poste de travail. Par ailleurs, la grève se poursuit dans les établissements scolaires et les animateurs de cette action affichent, en dépit des menaces et des intimidations, leur entière détermination à poursuivre cette grève ouverte. Etant présents dans plusieurs wilayas du pays, les six syndicats autonomes de l'éducation nationale ont paralysé, encore une fois, plusieurs établissements scolaires. “La grève continuera. Nos revendications sont légitimes et nous n'avons reçu aucune notification de la justice”, ont affirmé, hier, les syndicats de l'éducation nationale. Ils comptent poursuivre le mouvement de protestation et se disent, également, satisfaits de la mobilisation de leurs adhérents qui a atteint, selon eux, le taux de 90%. “Au lieu de chercher les vraies solutions aux problèmes des fonctionnaires, la tutelle se cache derrière les détails superflus et tente par tous les moyens de casser notre mouvement, en usant des vieilles méthodes”, s'indignent les syndicalistes.