Abdelaziz Belkhadem souhaite un changement de gouvernement, mais avoue n'avoir pas le pouvoir pour cela. Le secrétaire général du parti de Front de libération nationale a fait cet «aveu» lors de l'émission «Débats de l'heure», diffusée hier soir sur la télévision nationale.Le changement du gouvernement, qui «relève des prérogatives du président de la République», n'est cependant pas la seule «revendication» de Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier souhaite la révision des lois électorale, sur les partis politiques et sur l'information. L'invité de la télévision nationale n'a donné ni les échéances ni l'intention des autorités pour ces questions.L'autre sujet sur lequel le SG du FLN ne s'est pas étalé est l'élection présidentielle de 2014. S'il considère que «chaque Algérien disposant de ses droits civiques a le droit de se porter candidat», allusion à l'affirmation de Ahmed Ouyahia qui n'exclut pas de se porter candidat, M. Belkhadem juge la question «prématurée».L'autre revendication-phare du SG du FLN est la révision de la Constitution. «Nous souhaitons une révision radicale de la Constitution», a-t-il déclaré. Il a cependant tenu à préciser que cela n'est qu'un «avis personnel». Il a, en revanche, longuement étalé son point de vue qui penche plutôt vers «un régime présidentiel» à l'américaine. «Ma conviction est que le régime parlementaire est plus juste. Mais en attendant d'avoir cette culture politique, je crois que le régime présidentiel est le plus adapté pour l'Algérie», a-t-il souligné. Il est cependant hésitant concernant l'ouverture de l'audiovisuel qui interviendra «tôt ou tard», estimant que ce moment n'est pas venu «par crainte de connivence entre l'argent, la politique et le pouvoir».M. Belkhadem ne trouve pas d'inconvénients à l'agrément de nouveaux partis politiques. Mais «le ministre de l'Intérieur a certainement ses raisons en refusant d'accorder de nouveaux agréments», dira-t-il. «Pour nous, nous estimons qu'il faut donner plus d'espace aux gens et nous n'avons peur ni de nouveaux partis ni de débats», a-t-il poursuivi. Le secrétaire général du FLN considère que le mouvement de contestation que connaît le pays «n'est pas nouveau». C'est, selon lui, le résultat «du cumul des problèmes» depuis la crise des prix du pétrole des années 1980, qui avait poussé les autorités à arrêter des chantiers et à accepter «le plan d'ajustement structurel». L'orateur estime que ces mécontentements sont exacerbés par «l'absence de structure de médiation» qui a un rôle à jouer dans ce genre de crises. En revanche, il ne croit pas à l'existence de «crise politique». Tout comme il dit ne pas partager l'idée de la dissolution de l'APN. Abdelaziz Belkhadem ne souhaite pas promouvoir l'Alliance présidentielle en «coopération politique». Car, a-t-il indiqué, cela «voudrait dire que nous allons constituer, par exemple, des listes communes. Autant donc retourner à l'ère du parti unique». Un niet catégorique lancé à la face de Boudjerra Soltani qui a menacé de se retirer de l'Alliance présidentielle. Pour répondre à ce dernier, l'ancien chef du gouvernement dira : «Nous n'avons contraint personne à adhérer à l'Alliance présidentielle. De la même manière, nous ne retenons personne contre son gré.»Concernant les accusations portées contre l'Algérie par le Comité national de transition libyen, Belkhadem répondra : «Ces gens devraient faire leurs ablutions avant de citer l'Algérie.» A. B.