Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Du nouveau pour les investisseurs en Algérie. En visite à Paris, depuis hier, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, a annoncé que des mesures importantes devant améliorer le cadre juridique de l'investissement en Algérie seront prochainement prises afin d'accompagner les opérateurs étrangers dans leurs investissements. «Le gouvernement s'attelle, à la lumière du dernier discours à la nation du président Bouteflika, à la mise en place d'une véritable refonte du système juridique afin d'améliorer le climat des investissements et des affaires», a assuré le ministre selon une dépêche de l'APS. S'exprimant lors d'une rencontre des représentants d'entreprises françaises et algériennes en présence de Jean-pierre Raffarin, ancien Premier ministre et chargé de mission auprès du président Sarkozy, M. Benmeradi a expliqué que ces mesures devraient faciliter et prendre en charge les préoccupations de l'environnement juridique de l'investissement. Il y a lieu de signaler que le gouvernement avait pris ces dernières années des mesures tendant à encadrer d'une manière stricte l'installation des IDE en Algérie, à «pousser» les investisseurs à s'orienter vers les secteurs productifs et à réinvestir leurs bénéfices localement. Les pouvoirs publics avaient également décidé de mettre un frein à la hausse des importations, notamment en produits manufacturés et vendus en l'état. D'innombrables mesures ayant trait au foncier et au financement ont été annoncées au profit du secteur privé algérien. Sur ce point, le projet de texte portant révision de la loi d'orientation de la PME en Algérie est finalisé et devra être prochainement présenté au gouvernement, selon un cadre du ministère. Le président de la République avait, pour rappel, décidé dans son discours à la nation, de la mise en place d'un programme national d'investissements destiné aux entreprises économiques opérant dans tous les secteurs, en concertation avec tous les opérateurs économiques et sociaux : «Une concertation sera engagée cette année au niveau local avec les citoyens, les élus, le mouvement associatif et l'administration pour définir les objectifs d'un meilleur développement local.» Bouteflika a promis en d'autres termes «une action sérieuse [qui] sera engagée en direction de l'entreprise économique, publique ou privée, en ce sens qu'elle constitue, par excellence, la source génératrice de richesses et d'emplois». Pour en revenir à la visite de M. Benmeradi, signalons que des responsables français ont émis le vœu de voir en Algérie un «environnement réglementaire moins complexe». «Il ne faut pas décourager ces PME par un environnement réglementaire complexe qui ne pourra que freiner la dynamique des échanges, des investissements et du partenariat. Ces PME attendent des règles simples, sûres et une certaine pérennité qui les assure et les rassure», estime Philipe de Brauer, président de la commission internationale à la Confédération générale des PME françaises. Il a néanmoins relevé que le marché algérien est «potentiellement attractif. L'Algérie est un pays à fort potentiel avec des ressources excédentaires pour 20 ans, un désendettement remarquable et un tissu économique en pleine expansion». Quant à M. Benmeradi, il conclura en affirmant que l'Algérie œuvre à diversifier ses sources de revenus, basées actuellement à 98% sur les recettes d'hydrocarbures et que son économie demeure, de ce fait, «fragile». «L'Algérie est un pays qui est en train de se reconstruire», après avoir énormément souffert du terrorisme, a-t-il lancé aux opérateurs français.