Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Les paramédicaux menacent de reconduire leur mouvement de protestation. Une grève nationale illimitée à partir du 11 avril prochain. Un préavis de grève d'une semaine sera déposé aujourd'hui même au niveau du ministère de tutelle.«Tous les autres corps ont eu leur statut, sauf le paramédical. Nous ne comprenons pas les raisons de cette exclusion», s'indigne un représentant du Syndicat autonomes des paramédicaux (SAP) dans la wilaya d'Alger. Selon ce dernier, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, s'est engagé à ce que le statut particulier des paramédicaux soit promulgué dans un délai de quinze à trente jours après leur rencontre à la fin du mois de février dernier. Une rencontre sanctionnée par la suspension d'une grève de près de vingt jours, ayant paralysé tous les établissements de santé à travers le pays.Le ministre n'a pas tenu son engagement, s'indignent encore les paramédicaux : «La durée de trente jours s'est écoulée sans que nous n'ayons notre statut.» Le 24 mars dernier, le conseil national du SAP s'est réuni autour de cette question : «Lors de cette rencontre, le conseil national du Syndicat a décidé que si d'ici le 3 avril (aujourd'hui ndlr) rien n'est fait, nous reconduirons notre grève illimitée.» Le délai s'achève sans aucune note d'optimisme. Les paramédicaux pensent avoir été dupés par le ministre et ses collaborateurs, mais qu'ils s'y attendaient de toute façon. Raison pour laquelle ils ont tenu, durant toute cette période, à maintenir la mobilisation.Une nouvelle grève illimitée s'annonce donc dans tous les établissements de santé à travers le pays, à l'initiative du SAP, mais aussi de quelques dissidents du syndicat des paramédicaux affilié à l'UGTA. Ces derniers n'étant pas convaincus de la démarche de la fédération UGTA pour la satisfaction de leurs revendications ont décidé de s'y retirer sans pourtant annoncer leur adhésion officielle au SAP. Une chose est sûre, la mobilisation des paramédicaux ne cesse de grandir et de s'intensifier. Ces derniers affirment leur ttachement à leurs revendications, celles qui concernent particulièrement la promulgation d'un statut particulier et une augmentation conséquente des salaires. Ils dénoncent leur marginalisation et la dévalorisation de la santé de façon générale. Quoique fatigués par ces mouvements protestataires qui se prolongent dans le temps et l'espace, avec des conséquences fâcheuses aussi bien sur le citoyen que sur leur propre état moral et psychologique, ils se déclarent décidés à aller au bout de leurs revendications. C'est un engagement individuel et collectif «quelles que soient les menaces et les sanctions de la tutelle». Encore une fois, le ministre Djamel Ould Abbès interpellé sur la situation est appelé à prendre des mesures justes et rapides de façon à désamorcer un conflit qui risque de se durcir.