Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Les paramédicaux maintiennent la pression. Hier encore, ils ont paralysé plusieurs établissements hospitaliers. A l'hôpital Mustapha-Pacha le nombre de grévistes dépassait largement la moitié du personnel. Tous affichaient leur refus de croire aux promesses du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes. «Y en a marre des promesses», répétaient-ils à l'adresse du ministre lors d'un deuxième rassemblement organisé dans l'enceinte du CHU. L'adhésion à ce mouvement de grève était aussi importante à Alger et dans d'autres wilayas du pays. Le syndicat estime le taux de suivi à près de 90%. Un chiffre démenti par les services du ministère de tutelle qui le situe entre 0 et 15% seulement selon les wilayas. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, il a déclaré que cette grève était injustifiée du fait que le ministre a répondu favorablement à toutes leurs revendications. «Malgré les nettes avancées enregistrées dans le traitement des revendications socioprofessionnelles et la tenue de nombreuses réunions de travail et de conciliation avec l'ensemble des partenaires sociaux concernés, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière enregistre avec regret l'appel à la grève initié par le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP)», lit-on dans le communiqué. Et de poursuivre : «Bien avant que la justice ne déclare cette grève illégale en date du 31 janvier 2011, le ministère avait privilégié la voie du dialogue et de la concertation pour que le traitement des doléances relatives au statut des paramédicaux se fasse dans un climat de sérénité et sans prendre en otage la santé du citoyen.» Le ministère indique que le nouveau statut des paramédicaux a été déposé à la Direction générale de la fonction publique avant l'appel à la grève. Il assure que l'avant-projet prévoit la mise en place du système LMD et la classification à la catégorie 11. Malgré cela, accuse le ministère, le SAP a «privilégié une autre voie consistant à induire en erreur le corps des paramédicaux bien qu'ayant lui-même participé aux négociations concernant le projet de statut». Côté syndicat, le mouvement de protestation se poursuit. Une grève illimitée est annoncée à partir du 8 février prochain.