Photo : S. Zoheïr Par Youcef Salami L'Etat semble avoir opté pour une nouvelle conception pour ce qui se rapporte au privé national ; il veut l'associer au développement de l'énergie, un secteur réservé jusqu'ici à Sonatrach et à ses filiales, et aussi à Sonelgaz et à ses filiales. Changement de stratégie ? Les privés industriels sont-ils, cependant, suffisamment outillés pour répondre aux défis qu'impose l'évolution de l'énergie aujourd'hui ? Cette ouverture au privé est-elle élargie à toutes les entreprises privées ? Ces questions et d'autres ont fait l'objet d'une journée de réflexion organisée début avril dernier par Sonatrach. Au plan de la forme, cette réunion n'a pas regroupé tous les opérateurs privés ; les privés, structurés dans le Forum des chefs d'entreprise (FCE), n'y ont pas participé. Divergence de vues ? Le FCE a-t-il été convié à cette réunion ? Selon certaines indiscrétions, cette rencontre devait être préparée, au départ, en collaboration avec le Forum des chefs d'entreprise. Le ministère de tutelle aura toutefois changé d'avis pour l'organiser avec les partenaires traditionnels, c'est-à-dire ceux qui ont l'habitude de traiter avec le gouvernement dans le cadre de la tripartite. La réunion en question n'aura pas été ainsi inclusive. C'est raté ? Cela n'aura pas empêché certains gros industriels, à l'exemple du P-DG de Cevital ou de l'ETRHB, d'assister à ce rendez-vous sélectif, diront certains. Côté contenu, la journée de réflexion dont il s'agit a mis en avant la nécessité d'impliquer le privé national dans le développement du secteur de l'énergie, de manière générale, car il y a de la place pour un réel partenariat et pour peu que l'Etat y met de la volonté, les entreprises privées s'organisent. Un partenariat entre privé et public, c'est ainsi possible dans une économie privilégiant la préférence nationale. Il permettrait d'établir des liens entre partenaires privés et publics pour mieux réaliser l'adaptation technologique, dans une industrie (les hydrocarbures) qui gagne en concurrence. L'idée est de mettre en place un programme de partenariat qui traduise un objectif central : les hydrocarbures doivent encourager les investissements indispensables au déploiement, sur plusieurs décennies, de filières modernes de production d'électricité, d'une part, et de s'assurer de la rationalisation de la consommation d'énergie dans tous les secteurs, d'autre part. Et pour cela, l'Etat aura besoin de toutes les forces vives : celles qui adhèrent, celles qui réfléchissent et innovent, celles qui entreprennent et investissent et, enfin, celles qui, tout simplement, œuvrent au progrès du pays, faisait remarquer le président de la République dans un message qu'il avait adressé aux animateurs de cette journée de réflexion. Le privé national aura ainsi la possibilité de s'associer à Sonelgaz pour le développement de la maintenance, la fabrication de compteurs, de s'impliquer dans le renouvelable pour la production de l'électricité. De même, il lui est possible de monter des projets de partenariat avec Sonatrach pour la fabrication de pièces de rechange ou avec Naftal dans le domaine des huiles industriels.