La Sonatrach et la Sonelgaz sont incontestablement bien instalées sur le marché national. Et, elles ambitionnent de développer des activités à l'international. Les deux entreprises privilégient ce qu'elles savent faire le mieux, dans une stratégie en marche, rodée. La compagnie nationale des hydrocarbures occupe toujours la première place dans le classement des entreprises africaines qu'établit chaque année, la publication Jeune Afrique. Elle fait ainsi mieux que beaucoup de sociétés de pays africains. Sonatrach a réussi à développer le management, la formation, l'audit… la crise financière internationale ne semble pas l'avoir affectée. L'entreprise est en mesure de «maintenir son plan d'investissement national» axé sur le développement des gisements découverts, des capacités de transport et du raffinage au vu du niveau actuel des prix de pétrole et du cash-flow dont disposent le groupe et les banques algériennes. C'est le propos de son président-directeur général. Sonatrach évolue aujourd'hui dans un marché plus concurrentiel qu'il ne l'était, il y a plus de dix ans, une nouvelle législation pétrolière ayant été mise en place, fin 2005. Dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, un premier avis d'appel d'offres a été lancé, il y a plus d'un an. Il n'a, cependant, pas donné lieu à des résultats extraordinaires ; quatre périmètres d'hydrocarbures seulement sur les seize proposés à l'attribution ont été octroyés, à l'issue de cet avis d'appel d'offres. Cette situation n'est pas normale. Elle est survenue dans le sillage de la crise économique mondiale qui a suscité les «craintes» chez les investisseurs, y compris dans le carré des grosses boîtes opérant dans les secteurs du pétrole et du gaz. Des géants de l'industrie pétrolière ont vu leur chiffre d'affaires reculer, suite à la détérioration des marchés pétroliers. Sonatrach n'y fait pas exception. Des spécialistes estiment que les résultats du 2e appel d'offres seront plus intéressants au regard du nombre «important» des compagnies qui participent aux data rooms et des «signes de reprise» économique mondiale qui «inciteraient» les sociétés à manifester plus d'intérêt pour les hydrocarbures. Indépendamment des aspects liés à la nouvelle loi en question, Sonatrach projette d'ici à 2015, une production de «120 000 barils/jour» à partir des gisements qu'elle développe à l'international. Elle prévoit aussi de tirer «150 millions de dollars par an» de ses investissements dans les services d'engineering et de construction consentis par ses filiales à l'étranger. Sonelgaz est également dans une bonne perspective à l'international. Une des priorités qu'elle entend mettre en œuvre est l'exportation d'électricité. Elle a déjà commencé à explorer des pistes de projets en Espagne, mais il semble qu'elle s'y heurte à des difficultés. Le groupe Sonelgaz a, sur un tout autre plan, finalisé sa restructuration. Une des opérations récentes qu'il avait effectuées était la reprise de Rouiba Eclairage. Il compte en faire une importante entreprise spécialisée dans les panneaux solaires, entre autres. Racheter cette société par Sonelgaz n'était pas une mince affaire. Il aura fallu des mois et des mois de négociations pour parvenir à un accord final. Les actions de l'EPE Rouiba Eclairage étaient initialement détenues à 100% par la SGP Cabelec, pour le compte de l'Etat avant d'être transférées au groupe Sonelgaz par une résolution du Conseil des participations de l'Etat (CPE) qui, saisi du dossier, a donné son accord le 12 mars 2009 et approuvé le 8 juin de la même année. Sonelgaz semble épouser une nouvelle stratégie en matière de fabrication d'équipements en Algérie associée à un transfert effectif de la technologie. Fera-t-elle des émules ? Y. S.