Lors de son audition par le président de la République, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) a présenté un bilan chiffré et détaillé sur l'évolution de son secteur depuis la réforme engagée il y a presque cinq ans. Pour mettre en évidence toutes les réalisations, trois repères temporels ont été pris en considération : l'an 2000, l'avant-réformes ; 2004, l'année de l'engagement des réformes, et 2008, l'année en cours. Il y a eu d'abord l'augmentation conséquente des potentialités d'accueil. En 2000, l'Algérie comptait 53 établissements universitaires. Ils étaient 56 en 2004, et ont atteint, à la rentrée 2008, le nombre de 62 entre universités, centres universitaires et écoles nationales supérieures. Le ministre a annoncé également la création, cette année, des centres universitaires de Relizane, de Tissemsilt, de Mila et de Aïn Temouchent. En parallèle, le réseau universitaire comptera «incessamment» une Ecole nationale supérieure de management, une Ecole supérieure de journalisme et une autre de technologie. Toujours au sujet des potentialités d'accueil, le nombre de places pédagogiques de l'université est passé successivement de 420 000 en 2000 à 520 000 en 2004 pour atteindre 1 104 000 cette année. Quant aux capacités d'hébergement, elles ont connu pratiquement le même saut quantitatif, passant de 113 cités universitaires en 2000 à 165 en 2004 et à 254 actuellement. Une évolution allant de pair avec le nombre de lits mis à la disposition des étudiants qui passent de 218 000 en 2000 à 234 000 en 2004 puis à 456 000 en 2008. Le deuxième volet chiffré concerne l'encadrement pédagogique. L'effectif total des enseignants était de 17 780 en 2000. En 2004, ils étaient 25 229 contre 31 703 actuellement. Un nombre qui permet une moyenne d'un enseignant pour 30 étudiants. Le ministère, qui annonce le recrutement de 5 688 nouveaux enseignants pour la rentrée 2008, informe que le ratio d'encadrement sera d'un enseignant pour 29 étudiants. Pour ce qui est des enseignants de rang magistral (professeurs et maîtres de conférences), leur nombre a connu une progression de 100% en huit ans. De 2 708 en 2000, leur nombre est passé à 4 124 en 2004 puis à 6 120 en 2008. Le volet suivant concerne la masse estudiantine. La démocratisation de l'éducation et de l'enseignement supérieur en Algérie fait qu'un nombre toujours plus important d'étudiants s'inscrivent d'année en année dans les universités. L'effectif global des étudiants atteint cette année 1 160 000 contre 722 000 en 2004 et 466 000 en 2000. Quant au nombre de diplômés de l'université, il était de 65 000 en 2000, pour passer à 107 000 en 2004 et atteindre 141 000 en 2008. La rentrée universitaire 2008/2009 verra l'arrivée de 260 000 nouveaux étudiants, dont 64% de filles. Sur le nombre total des universitaires (1 160 000), 1 068 000 sont inscrits en graduation, 49 000 en post-graduation et 43 000 inscrits à l'université de la formation continue. Abordant le volet financement, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique fait état de la multiplication par six, en huit années, de la dépense annuelle d'équipement, passant de 11 milliards de dinars en 2000 à plus de 66 milliards en 2008. Le budget du fonctionnement a quadruplé durant la même période de temps, allant de 39 milliards en 2000 à 129 en 2008. Par ailleurs, les ressources budgétaires consacrées aux œuvres universitaires ont été multipliées par trois (16 milliards en 2000 à plus de 30 milliards en 2004 et près de 55 milliards en 2008). Notons que l'effectif des étudiants boursiers a augmenté de plus de 100% en huit ans, passant de 394 000 en 2000 à 890 000 en 2008. Loin de se contenter de ces chiffres annoncés, le chef de l'Etat exhorte le gouvernement à poursuivre ses efforts car c'est un effectif de 2 millions d'étudiants qui est attendu pour la rentrée 2015. S. A.