Le traitement à domicile peut redonner à la personne atteinte de cette affection du sang, qu'est l'hémophilie, le sentiment d'avoir un meilleur contrôle sur son problème hémorragique et lui ouvrir la voie de l'autonomie. Le contrôle à domicile permet de prévenir les situations à risque, de traiter le saignement le plus rapidement possible, de diminuer les dommages causés aux articulations et d'améliorer considérablement la qualité de vie des hémophiles. C'est là l'un des objectifs phare de l'Association algérienne des hémophiles (AAH). Sa présidente, Mme Latéfa Lamhène, milite pour que le traitement à domicile, soit l'une des priorités du plan national pour la prise en charge de cette catégorie de malades dont le lancement officiel est attendu, comme s'est engagé le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Selon le Dr Abi Ayad, cadre au ministère de la Santé, «ce plan permettra au malade l'accès aux soins et à une prise en charge à domicile, et ce, en collaboration avec les associations activant dans ce domaine». «Ainsi, toutes les associations des hémophiles seront associées à ce plan», a t-il assuré. Maladie rare héréditaire, l'hémophilie touche essentiellement les garçons et se transmet par la mère. Elle se manifeste par une difficulté, voire une incapacité du sang à coaguler, avec le risque d'hémorragies graves. La répétition des hémarthroses et des hématomes aboutit à un handicap moteur très invalidant, à des déformations articulaires et des paralysies. Selon le ministère de la Santé, 1 400 personnes en sont affectées, alors que l'AAH, parle de quelque 2 600 malades. L'Association algérienne des hémophiles pose le problème du déficit de spécialistes, notamment dans le sud du pays. Mme Lamhène déplore le manque de prise en charge des malades et notamment des enfants dans les régions dépourvues de spécialistes et les graves conséquences, d'ordre orthopédique, de cette maladie qui reste méconnue. «Des conséquences dramatiques qui font de l'hémophilie une maladie chronique invalidante», dit-elle. «C'est pourquoi, dit-elle, le traitement à domicile reste une de nos priorités majeures», dit-elle. Selon elle, grâce au traitement à domicile, les malades atteints d'hémophilie peuvent avoir une vie active et les enfants mener une vie pratiquement identique à celle des autres enfants, notamment sur le plan de la scolarité. En Algérie, beaucoup d'enfants hémophiles finissent par abandonner l'école. Les traitements actuels n'assurent pas la guérison, ils autorisent, toutefois, d'obtenir une activité coagulante suffisante pour arrêter, voire prévenir l'hémorragie et sont issus du plasma sanguin, ce qu'on appelle des produits plasmatiques, ou bien sous forme de produits synthétiques dérivant de la biotechnologie (produits recombinants). Près de 400 000 personnes dans le monde sont atteintes d'hémophilie, mais 30% seulement sont diagnostiquées. A. B.