De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La ville d'Oran est en émoi après la terrible nouvelle de l'assassinat de l'universitaire et militant des droits de l'Homme Mohamed Kerroumi. Selon les premiers éléments de l'enquête, le corps du défunt a été retrouvé dans les locaux du MDS sis rue Chanzy, dans le quartier du Plateau, au centre-ville d'Oran. La voiture du défunt, une 206 neuve qu'il a achetée en janvier dernier, a également disparu. Aucune information n'a filtré au sujet des circonstances exactes de cette affaire. Un assassinat étrange et aux relents suspects, si l'on considère que le défunt était un homme tranquille, très organisé, méticuleux dans son travail et sans histoires. Ponctuel, organisé et plein de ressources, Mohamed Kerroumi était un intellectuel qui ne laissait rien au hasard. C'est une grande perte pour le milieu intellectuel engagé en faveur de la démocratie et des libertés. Agé de 53 ans et père de deux enfants, une fille de 16 ans et un garçon de 12 ans, Mohamed Kerroumi s'en va mystérieusement. Sa disparition brutale demeure une énigme. Les supputations et les spéculations de toutes sortes vont bon train dans les milieux des syndicalistes, des militants des droits de l'Homme et des intellectuels algériens, mais aussi étrangers qui suivent avec un grand intérêt cette sombre histoire. Cela est d'autant plus étrange que le défunt était sorti du CRASC pour récupérer l'un des ses collègues à l'ENSET. Selon l'un de ses collègues, le dernier à l'avoir vu vivant, il aurait «reçu un étrange coup de téléphone d'une personne, une connaissance, lui demandant d'aller la récupérer à l'ENST». C'est tout ce dont on dispose pour le moment au sujet de son étrange disparition depuis le mardi 19 avril. Mohamed Kerroumi était en train de préparer un séminaire national au CRASC. Ses étudiants et amis avaient observé, jeudi dernier, un rassemblement de protestation dans l'institut où il enseignait. D'autres actions étaient sur le point d'être menées en cas de prolongement de sa disparition. Aujourd'hui, personne ne peut savoir ce qui peut se passer, tant que la vérité, toute la vérité au sujet de sa disparition et de son assassinat n'est pas dévoilée. A l'heure où nous mettons sous presse, le procureur et les éléments de la police scientifique et judiciaire sont encore sur les lieux du crime et n'ont pas encore procédé à l'enlèvement du corps du défunt.