Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid Même avec la réalisation de 8 000 km sur les 9 000 km qui la compose, la route transsaharienne peine à générer un impact économique important. C'est pourtant l'un des deux objectifs qu'elle est censée réaliser, depuis sa conception qui remonte aux années 70, au temps de l'Organisation de l'union africaine, devenue par la suite l'Union africaine. Le projet, immense, a abouti seulement «au désenclavement des zones déshéritées». C'est ce qu'a indiqué, hier, M. Ayadi Mohamed, secrétaire général du comité de liaison de la route transsaharienne, qui tenait sa 54ème session à Alger. En présence des représentants des pays concernés par «la route de l'unité africaine», il a apporté une précision selon laquelle «il reste encore des efforts de désenclavement à accomplir au Tchad et au Mali pour atteindre le niveau atteint au Nigeria, au Niger et en Algérie». Se basant sur une étude, achevée en 2009, des potentialités d'échanges commerciaux entre les pays membres du comité, M. Ayadi a indiqué que «le montant total des opérations d'importation et d'exportation de l'Algérie avec les 5 autres pays du CLRT est passé de 120 millions de dollars en 1999 à 1 038 millions de dollars en 2008». Ce qui signifie que le montant a été multiplié presque par 9. M. Ayadi préconise, à cet effet, de relativiser cette croissance importante, qui s'explique, selon lui, par «l'augmentation des prix». Il ajoutera que «la somme de l'import-export avec les pays du CLRT pour 2008 ne représente que 0,9% du total de l'import-export de l'Algérie. De plus, la Tunisie occupe 78% de la part de marché en 2008».Conclusion : le flux d'échanges routiers n'emprunte pas l'axe central de la route transsaharienne Alger-Lagos, mais les liaisons avec la Tunisie. Afin de rendre rentable une telle infrastructure, l'intervenant a suggéré «une planification ensemble» entre l'Algérie et le Mali. Les chiffres indiquent donc que «les échanges intra-régionaux ne représentent pas grand-chose». M. Ayadi conclut en disant que «la route ne suffit pas. La route doit être rentable». Concernant la question de la sécurité, il dira que c'est «la meilleure façon de donner vie et la raison de vivre pour les gens de la région». Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, a déclaré, pour sa part, que «l'Algérie va réaliser à partir de cette année deux nouvelles branches de la route transsaharienne, à savoir Tamanrasset-Timiaouine et Tamanrasset-Tinzaouatine, d'une longueur de 400 km chacune». Il a noté qu'«avec la réalisation de ces deux projets, le tronçon algérien de la transsaharienne sera parachevé vers 2015». Une enveloppe de 200 milliards de dinars a été allouée sur la période 2005-2014. Il a aussi soutenu que «l'Algérie prévoit, durant la période 2010-2014, le raccordement de la route transsaharienne avec la pénétrante autoroutière reliant le port de Djen Djen (Jijel) à l'autoroute Est-Ouest sur 100 km, offrant ainsi un accès direct sur un des grands ports de la Méditerranée». A. Y. Achèvement de la partie algérienne du réseau de fibre optique Alger-Abuja Présent aux travaux de la 54ème session du comité de liaison de la route transsaharienne, M. Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des TIC, a déclaré que «la ligne du réseau de fibre optique reliant Alger à Abuja située sur le territoire algérien a été achevée. Nous disposons pratiquement d'une ligne allant d'Alger à la frontière nigérienne».M. Benhamadi a annoncé qu'une autre extension de ce réseau est projetée pour desservir la zone allant de la frontière algéro-malienne à Gao (Mali).