De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Hier, les postiers étaient en grève à Annaba, paralysant ainsi tous les services de cette institution au niveau de toutes ses structures implantées dans les différentes agglomérations et localités de cette wilaya. Ainsi, 790 employés répartis sur les 59 bureaux de poste, direction de wilaya, unités postales et guichets ont suivi en masse le mot d'ordre de grève auquel a appelé la fédération, et ce, malgré l'inexistence d'un syndicat au sein des structures d'Annaba. Un syndicat dont les instances avaient été dissoutes et qui devaient être renouvelées le 27 du mois courant. Devant la Grande-Poste, beaucoup de personnes, particulièrement des retraités, étaient venues tôt le matin pour retirer leurs pensions qu'ils attendaient depuis le 24 du mois passé. Les portes étaient restées désespérément closes et, apparemment, personne n'était au courant du mouvement de grève. Ce n'est que vers 9 heures du matin que les usagers ont appris que la poste restera fermée durant toute la journée pour cause de grève. Ensuite, ce fut la ruée sur les guichets automatiques ; des bousculades qui ont quelquefois dégénéré en disputes avec échange d'insultes entre les usagers réduits à s'en prendre les uns aux autres. Devant les guichets vidés en moins d'une heure, les retraités, dont la plupart n'ont pu retirer leur argent, ont organisé un mouvement de protestation pour dénoncer cette situation, tout en appelant l'intervention des responsables. Des employés que nous avons rencontrés se disent déterminés à aller jusqu'au bout pour que leurs revendications soient prises en charge : «Nous avons longtemps attendu et personne ne nous a pris au sérieux. Aujourd'hui, nous confie l'un d'entre eux, il faut qu'ils nous entendent et nous ne reprendrons le travail que si nos demandes sont prises en considération et totalement satisfaites.» Les revendications des postiers ont trait à l'augmentation des salaires, au versement des primes de rendement individuel et collectif qu'ils n'ont pas touchées depuis quatre ans, à la prime de scolarité des enfants, à l'indemnité relative à la femme au foyer et la révision des postes, des grades et des échelons. La grève qui touche l'ensemble des six wilayas - Annaba, Souk Ahras, Guelma, El Tarf, Tébessa et Skikda - où travaillent 2 500 postiers a totalement paralysé les quatre premières ; quant aux deux dernières, elle a été suivie à 50%.