Photo : Sahel De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le mot d'ordre de grève de la coordination syndicale, visant à paralyser la fonction publique, a été très peu suivi hier à Annaba où toutes les administrations publiques ont continué à fonctionner normalement. L'activité au niveau des hôpitaux et cliniques relevant du secteur public était tout à fait ordinaire et les patients étaient reçus et pris en charge par les infirmiers et médecins de service. Sur les lieux, on n'a constaté aucun débrayage ou action signalant un quelconque mouvement de protestation ou de grève. La situation est restée la même toute la journée, à croire que les employés n'ont pas été informés de ce mouvement ou alors ils l'ignoraient sciemment. Certains paramédicaux que nous avons rencontrés nous ont affirmé qu'ils ne se sentaient pas du tout concernés et ne voudraient pas être un moyen de pression sur l'autorité en place quant aux revendications exprimées. Ils estiment toutefois qu'elles sont légitimes, mais la situation actuelle dans le secteur ne permet pas une mobilisation derrière cette plate-forme. Faute de structuration, d'organisation et de sensibilisation, les syndicats ayant appelé à la grève ont fait hier chou blanc. Leurs représentants étaient hier injoignables et, apparemment, ne voulaient pas communiquer les chiffres réels concernant le mouvement de grève. Du côté du CHU Ibn Rochd, la situation est moins «catastrophique» pour l'intersyndicale. En effet, on y a enregistré vers 13 heures un taux plus ou moins «honorable» avec 340 grévistes sur les 893 employés, ce qui donne un taux de suivi de 38,07%. Certains services ont été complètement paralysés, les citoyens sont réorientés vers d'autres établissements pour être pris en charge en matière de soins ou de consultations diverses. Dans d'autres, la moitié des employés a débrayé et a préféré rester dans les bureaux ou dans les salles de soins sans pour autant travailler. Les patients ont dû subir cette réduction des effectifs avec «patience». Il faut plus d'une heure pour une simple consultation ou une radio. Dans l'enseignement, il faut carrément parler d'un échec total puisque les quelque 33 établissements du secondaire ainsi que les 71 CEM ont continué à dispenser normalement les cours, les professeurs n'étant pas affiliés à ces syndicats, puisque l'écrasante majorité est représentée par le CNAPEST qui est sans nul doute leur représentant exclusif. Ainsi, c'est seulement au niveau du primaire que la grève a eu de «l'effet». Il a été enregistré 360 grévistes sur les 7 823 enseignants que compte le secteur, soit un taux de suivi de 4,60 %. Au niveau de la wilaya et des services extérieurs des ministères, toutes directions confondues, le mot d'ordre de grève n'a pas été suivi. A part quelques grévistes localisés dans certains bureaux, tout a continué à fonctionner comme à l'accoutumée. Le public afflue vers les différents services, qui pour régler une situation, qui pour retirer ou déposer un document ou encore pour s'informer sur telle ou telle situation. Dans l'enseignement supérieur, la situation est la même, l'université Badji Mokhtar n'a pas répondu «favorablement» à l'appel, les professeurs étant tous affiliés au CNES.