La Banque d'Algérie a fait connaître hier, au cours d'une conférence de presse, la coupure de deux mille dinars qui sera mise en circulation jeudi 28 avril. Ce sera la cinquième coupure après celles de cent dinars, de deux cents dinars, de cinq cents dinars et de mille dinars. La Banque d'Algérie explique que cette émission a pour objectif l'amélioration de l'offre fiduciaire, la lutte contre le faux monnayage, contre la contrefaçon… Ce nouveau billet ne va-t-il pas gonfler la masse monétaire ? Pour Mensouri Riadh, économiste à la Banque d'Algérie, présent à la conférence de presse en question, il n'y aura pas d'impact sur cette masse ni sur les prix à la consommation. Manière de dire que cette émission ne ravivera pas la pente inflationniste. C'est plutôt la revalorisation des salaires qui risque de faire augmenter le taux d'inflation. Réuni le 24 mars dernier en session ordinaire, le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) avait annoncé la création de ce nouveau billet de banque. Le Conseil avait également adopté un règlement portant émission et mise en circulation de ce nouveau billet. La nouvelle coupure va donc être mise en circulation concomitamment avec les autres billets de banque. Au plan de la forme, cette coupure de billet comporte un thème générique, celui de la science, la technologie et le développement local. Ainsi, sur la face recto du billet figurent deux images : l'une d'un professeur d'université en train d'enseigner dans un amphithéâtre et l'autre d'un groupe de chercheurs dans un laboratoire. Le verso du billet reflète d'autres secteurs-clés du développement de l'Algérie : l'agriculture, représentée par un palmier et un olivier, l'urbanisme, illustré par un immeuble, et les ressources en eau, par le biais d'un plan d'eau. Le billet, d'une tonalité bleu verdâtre, comprend un filigrane en continu qui reproduit l'effigie de l'Emir Abdelkader, l'effigie de Jughurta, un fil de sécurité et un hologramme en plus d'éléments de sécurité nouveaux, notamment le fond de sécurité au recto et au verso. Le billet est doté des éléments les plus à jour en matière de design, de fiabilité et de sécurité, ainsi que l'explique le directeur général de l'institution d'émission, Hamlet Abdelaziz. Et, élément important, des signes imprégnés en relief permettent de reconnaître la valeur faciale du billet en question par les non-voyants. Une question, cependant : cette coupure de deux mille dinars va-t-elle contribuer à régler la question de manque de liquidités dont souffrent les bureaux de poste ? Pour l'un des responsables de la Banque d'Algérie, le manque de liquidités n'a rien à voir avec la Banque d'Algérie. «Le nombre de transactions qui a beaucoup augmenté, l'informel, le relèvement des salaires et les modes de paiement sont à l'origine de ce problème», résume-t-il. Expliqué autrement, l'augmentation des transactions dans des économies qui ressemblent à la nôtre fera fondre les dépôts à vue - et même ceux à terme - et du coup exaspérera la raréfaction des billets. Y. S.