Compromis dans un premier temps, le versement des salaires du mois d'avril de 7 200 travailleurs va finalement être effectué. Le Trésor public a été sommé de verser la somme de 1,3 milliard de dinars à ArcelorMittal El Hadjar, représentant le remboursement du précompte de la TVA dû par la partie algérienne, actionnaire minoritaire de l'entreprise avec 30% des actions. Après intervention du secrétaire général de la Centrale syndicale auprès des pouvoirs publics, une réunion avait regroupé, le 10 avril dernier, le ministre de l'Industrie et la Fédération des métallurgistes, le syndicat d'entreprise, la SGP Transolb et les représentants de la direction d'ArcelorMittal El Hadjar. Il faut signaler que cette entreprise connaît depuis quelque temps beaucoup de problèmes, liés à la crise mondiale qui a frappé ce groupe de plein fouet. Dès lors, les investissements promis pour le renouvellement du matériel, notamment de la cokerie, sont relégués aux calendes grecques. Un mouvement de grève a été déclenché par les travailleurs, à 100% affiliés à l'UGTA, et un véritable bras de fer a eu lieu entre le syndicat et la direction. Entrés en négociations, les partenaires sont parvenus à un accord, par la promesse de la direction de répondre aux revendications des métallos. Il faut signaler que c'est la première fois que le gouvernement algérien va à la rescousse d'une entreprise privée, de surcroît de la taille d'ArcelorMittal El Hadjar, un groupe mondial de la sidérurgie. Bien sûr, cette somme représente une grande bouffée d'oxygène pour les travailleurs de l'entreprise, mais il est quand même étonnant que ce qui a été refusé à des entreprises algériennes soit accordé à une filiale d'un groupe de renommée mondiale. En effet, les entreprises ayant revendiqué le retrait du précompte pour pouvoir disposer d'une trésorerie à même de leur permettre de faire fonctionner leur entité et rentabiliser leur production, se sont vu opposer à chaque fois une fin de non-recevoir par le gouvernement. Ce d'autant que l'argument consistant à dire que la somme qui va être débloquée représente un précompte est un peu tiré par les cheveux en ce sens que d'aucuns savent que les précomptes de TVA s'auto-remboursent au fur et à mesure que l'opérateur rentabilise le produit importé ou réalise des ventes importantes. Si c'est le gouvernement qui doit venir au secours de ce groupe, pourquoi n'exerce-t-il pas une fois pour toutes son droit de préemption, comme prévu dans la loi de finances complémentaire pour 2009 ? Propriétaire à 100%, la SGP Transolb pourra arrêter sa politique d'investissement et de redynamisation de l'un des fleurons de la sidérurgie algérienne. F. A.