Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé hier, lors de la réunion du Conseil des ministres, le calendrier du programme des réformes dont il a fait part dans un discours télévisé le 15 avril dernier. Le chef de l'Etat, qui a estimé «utile» d'apporter certaines clarifications à ses annonces, est, entre autres, revenu sur la réforme de la justice. Il a déclaré que le gouvernement est chargé de mobiliser les moyens nécessaires pour que le secteur de la justice puisse ouvrir, au rythme de la disponibilité des personnels requis, et notamment des magistrats, l'ensemble des tribunaux administratifs prévus à travers le territoire national. Cela dans l'objectif de «faciliter le recours des citoyens contre toute décision administrative qu'ils contesteraient». Le premier magistrat du pays charge également les autorités judiciaires de promouvoir, avec le concours des médias, la vulgarisation de la place et du rôle de la juridiction administrative comme voie de recours à l'encontre de toute décision administrative considérée inéquitable. «Cela ne manquera pas de concourir à la promotion de relations plus apaisées entre l'Administration et les citoyens», a-t-il souligné. Le président de la République a tenu à apporter une autre précision sur l'engagement pris le 15 avril dernier relatif à la mise en œuvre d'une action profonde en direction de l'entreprise nationale, publique ou privée, pour appuyer son développement. Il a annoncé hier sa décision de charger le gouvernement de mettre au point une nouvelle procédure qui renforcera la transparence et l'équité dans l'accès des citoyens aux aides publiques au logement et à l'attribution du logement public locatif. «[…] comme nous le vérifierons aujourd'hui encore, lors de l'examen du projet de loi de finances complémentaire, l'Etat ne ménage pas ses efforts pour répondre à la demande de logement. Il reste donc à conforter la confiance de nos citoyens dans le fait que leur droit au logement sera sauvegardé et satisfait», a assuré de nouveau le chef de l'Etat. En fait, si le droit au logement sera sauvegardé et garanti par l'Etat, il sera néanmoins pris en charge dans le cadre du développement local. Et afin d'atteindre les objectifs d'un meilleur développement local qui répondrait aux attentes de la population, le chef de l'Etat a décidé de charger le Conseil national économique et social (Cnes) d'animer une concertation avec le plein concours du gouvernement et des collectivités locales, et avec la participation, notamment, de compétences représentatives de la population, des élus locaux et des représentants de l'administration locale. Cette concertation, dont les modalités seront précisées à travers une «feuille de route», destinée à ceux qui auront la responsabilité de la conduire, sera entamée «bientôt à partir des communes pour aboutir à des assises nationales». Elle devra dégager les recommandations appropriées à même de concourir à l'amélioration de la gouvernance des collectivités locales ainsi que celle des relations entre l'Administration et les citoyens. Si, réellement, la gouvernance des collectivités locales et les relations entre l'Administration et les citoyens s'améliorent, il est certain que le logement, une fois réalisé, sera destiné au citoyen qui est véritablement dans le besoin. Car le vrai problème du logement en Algérie, c'est celui de sa distribution qui reste otage du clientélisme et du népotisme. H. Y.