De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Dans son article deux, la loi n°90-31 du 4 décembre 1990 relative aux associations stipule que l'association «constitue une convention régie par les lois en vigueur dans le cadre de laquelle des personnes physiques ou morales se regroupent sur une base contractuelle et dans un but non lucratif. Elles mettent en commun à cet effet pour une durée déterminée ou indéterminée leurs connaissances et leurs moyens pour la promotion d'activités de nature notamment professionnelle, sociale, scientifique, religieuse, éducative, culturelle ou sportive».Autrement dit, les domaines d'intervention des associations et les objectifs qu'elles s'assignent vont de l'aide et du soutien aux catégories démunies à la défense des intérêts des membres, en passant par la diffusion, la proposition et la promotion des idées ou le partage des loisirs et des sports. Ceci si l'on excepte l'autre visée - la loi l'interdit certes, mais elle n'en constitue pas moins l'objectif le mieux partagé par l'écrasante majorité des 80 000 associations algériennes - qui est la captation des finances via les budgets que les pouvoirs publics accordent chaque année.Adroitement dirigée et jouissant de toutes ses attributions, une association peut théoriquement constituer un groupe de pression pouvant peser sur des décisions touchant à l'intérêt commun des membres ou à l'intérêt public. On peut, à ce titre, évoquer les associations de parents d'élèves ou de quartier à qui l'on reconnaît le droit théorique d'intervenir dans l'organisation de la vie des écoliers et du quartier. Mais, en théorie seulement, puisque nous l'avons vu et le constatons encore tous les jours, les associations de parents d'élèves n'ont pas été réellement associées à l'élaboration du projet de réforme scolaire (elles la dénoncent régulièrement) et les comités de quartier ne sont jamais partenaires dans les projets pouvant modifier leur cadre de vie (beaucoup de manifestations de protestation auraient pu être évitées si elles y avaient été associées). Les seuls domaines d'intervention où les associations ont pu et peuvent jouer un rôle non négligeable sont ceux liés à l'humanitaire (encore qu'il reste ponctuel parce que se révélant essentiellement pendant le mois de Ramadhan), aux sports et loisirs (grâce à ce travail, beaucoup de jeunes continuent de pratiquer des activités physiques ou artistiques) et au culturel (particulièrement le livre et le patrimoine) dans lequel certaines associations ont réussi à marquer de leur empreinte un certain nombre de réalisations.Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a récemment déploré que les associations aient très peu d'impact sur la société algérienne et a affirmé qu'il était donc impératif d'y mettre de l'ordre. On ne sait cependant pas quelles dispositions seront proposées dans le projet de réforme de la loi relative aux associations mais il est certain qu'elles n'induiront aucune espèce de changement à l'état actuel des choses si elles ne sont pas accompagnées d'une volonté réelle de voir le champ associatif jouer son rôle dans la société civile.