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Des sit-in permanents en Syrie pour accélérer la chute du président syrien Paris demande des sanctions contre Al Assad, Israël s'attend à la fin de son régime
Après l'annonce, vendredi dernier, par les Etats-Unis et l'UE des sanctions contre la Syrie, Paris a souhaité hier que le président syrien Bachar Al Assad soit directement visé par les sanctions de l'UE. Rappelons qu'Obama avait décidé des sanctions économiques contre le frère cadet du président Assad et deux hauts responsables de l'armée et des services de renseignement syriens, alors que l'UE avait annoncé son intention de décréter un embargo sur les armes et de préparer d'autres sanctions contre le régime syrien. La demande de la France a divisé les pays de l'UE dont certains prônent une approche plus prudente. «La France le souhaite», a déclaré à la presse le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, interrogé sur l'inclusion du président syrien sur la liste des personnes qui seraient visées par ces sanctions, ajoutant qu'«un gouvernement qui tue ses citoyens parce que ces citoyens veulent s'exprimer et instaurer une vraie démocratie perd sa légitimité». La veille, le chef de la diplomatie française avait jugé que la chute du régime de Bachar Al Assad était inévitable s'il persévérait dans la répression contre les manifestants. Cet avis est partagé par Israël qui, pour la première fois depuis le début de la révolte syrienne, s'est prononcé. Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a estimé hier que le régime du président syrien Bachar Al Assad était voué à disparaître à cause de la «brutalité» avec laquelle il réprime les contestataires. «Même s'il cesse les effusions de sang, je ne crois pas qu'il puisse restaurer sa légitimité [...] Il se peut qu'il s'en remette, mais, à mon avis, il ne sera plus le même, et son destin le voue à se retrouver avec les autres dirigeants des pays secoués par les révoltes» arabes, a ajouté M. Barak. En Syrie, les appels à des sit-in se poursuivent malgré l'importante vague d'arrestations. Bravant la répression et voulant passer à une nouvelle phase dans leur mouvement, les opposants au régime d'Assad ont appelé à des sit-in permanents à partir d'hier soir dans toutes les villes de la Syrie. Pourtant, ces deux derniers jours, les services de sécurité ont arrêté plus de mille personnes, selon une ONG syrienne. «Les arrestations massives menées par les autorités syriennes se poursuivent dans les gouvernorats, notamment à Deraa, dans la province de Damas et à Idleb», affirme le communiqué de l'Organisation nationale des droits de l'Homme (ONDH). «Plus de 100 personnes ont été arrêtées lundi à l'aube dans la ville de Zabadani», a indiqué pour sa part le Comité syrien des droits de l'Homme dans un communiqué. L'ONG, qui indique disposer d'une liste nominative de 68 personnes arrêtées, «dénonce avec force le fait de transformer la Syrie en une grande prison».L'accès à Deraa, ville assiégée depuis les violences ayant émaillé les dernières manifestations, pose problème, selon le CICR, qui a affirmé hier qu'il était «important» de venir en aide aux personnes blessées dans cette ville. Le porte-parole du CICR a précisé que les médecins et les membres du Croissant-Rouge syrien «ont besoin d'un accès immédiat aux blessés». H. Y.