Le syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) et le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) ont estimé vendredi à Alger que le ministère de la Santé "n'a pas respecté ses engagements" et annoncé de ce fait qu'un préavis de grève serait déposé le 8 mai prochain. "Nous déposerons un préavis de ce mouvement de grève le 8 mai auprès de la tutelle dans l'espoir d'arriver à une solution aux problèmes posés et dans le cas contraire la grève sera illimitée", ont indiqué les présidents du SNPSSP et du SNPSP, respectivement MM. Yousfi Mohamed et Merabet Lyes, lors d'une conférence de presse. M. Yousfi a précisé que cette grève, qui débutera, si elle devait être maintenue, le 16 mai, a été décidée par le conseil national des deux syndicats car " la tutelle, a-t-il soutenu, n'a pas respecté ses engagements" vis-à-vis des revendications des praticiens spécialistes. Ces revendications concernent, a-t-il rappelé, l'adoption du statut amendé des praticiens spécialistes finalisé par la commission mixte (syndicat-ministère) et l'adoption d'un régime indemnitaire sur la base de ce statut amendé. M. Yousfi a énuméré, en outre, les autres revendications des deux syndicats, dont l'organisation dans les plus brefs délais du concours de graduation des praticiens hospitaliers principaux, précisant que "2.500 praticiens aspirent à son application". Il a également cité la mise en conformité de la prime d'intéressement, l'octroi de logements de fonction à tous les spécialistes de la santé publique, l'application de mesures incitatives concernant les spécialistes affectés dans les régions enclavées et l'abrogation du service civile. Selon le président du SNPSP, M. Merabet, le ministère de la Santé "a imposé des représentants des travailleurs qui n'ont rien à avoir avec la profession et enfreint la réglementation et les lois de la République en matière de droit social et de relation de travail". Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, avait annoncé mardi dernier que "les régimes indemnitaires de tous les corps devraient être prêts dans une semaine au plus tard" et ne resterait alors que celui des spécialistes, qui exigent au préalable la promulgation de leur statut. Or, avait-il expliqué, l'amendement d'un statut demande du temps et si cela dépassait le 30 juin, ce seraient 6.000 médecins-spécialistes de la fonction publique qui seraient privés de l'effet rétroactif de leurs augmentations, soit à compter de janvier 2008. M. Ould Abbès avait également annoncé, à l'occasion, que les médecins généralistes de la santé publique allaient bénéficier d'une augmentation de salaire maximale de "70 %", et s'était engagé à ce que cette augmentation touche également les pharmaciens et les chirurgiens dentistes. Le ministre avait indiqué aussi que les augmentations de salaires devant concerner l'ensemble des corps de la santé allaient coûter au budget de l'Etat une dépense supplémentaire de quelque 50 milliards de dinars.