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«L'Algérie révisera le démantèlement douanier prévu dans l'accord d'association avec l'UE» Pour équilibrer les échanges commerciaux entre les deux parties, Benbada déclare :
Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi L'Algérie a décidé de réviser le démantèlement douanier prévu dans l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), en raison d'un déséquilibre dans les échanges commerciaux hors hydrocarbures à l'avantage de la partie européenne. C'est ce qu'a annoncé Mustapha Benbada, ministre du Commerce, jeudi dernier, lors d'une séance plénière au Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Le ministre a indiqué également que les deux parties vont «revoir les avantages préférentiels dont bénéficient les produits agricoles et agroalimentaires» afin de limiter les effets négatifs induits par ce démantèlement. Plus explicite, M. Benbada a déclaré devant les sénateurs que la partie algérienne a effectué «trois rounds de négociation avec la partie européenne pour faire passer les propositions algériennes visant à prendre des mesures exceptionnelles pour protéger les secteurs agricole et industriel de la concurrence et accorder un délai suffisant, soit jusqu'en 2020, pour leur mise à niveau». La demande algérienne a été axée sur l'application d'une procédure permettant au partenaire de recourir à des mesures préventives pendant une période de cinq ans, en plus de trois ans d'exonération, et dans le but de permettre à nos entreprises d'être prêtes à concurrencer leurs homologues européennes. Dans ce cadre, précisera le ministre, la date d'entrée en vigueur de la Zone de libre-échange entre les deux parties, prévue initialement en 2017, sera repoussée à 2020. Il est utile de rappeler que le constat a été déjà fait concernant cet accord. D'ailleurs, les chiffres fournis par le ministre ne font que confirmer une situation qui n'arrange guère l'économie algérienne. Ce démantèlement a coûté au Trésor public près de 2,5 milliards de dollars depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association. Les importations de l'Algérie en provenance de l'UE sont passées de 11,2 milliards de dollars en 2005 à 20,6 milliards en 2010. Pour M. Benbada, il est important que l'accord d'association «consacre des intérêts mutuels» entre les deux parties. Sur un autre plan, le ministre a fait savoir que l'entreprise publique économique, chargée de la concrétisation du programme de réalisation de quatorze marchés de gros de fruits et légumes à caractère national et régional, «sera opérationnelle» à la fin du semestre en cours. Dotée d'un capital de 750 millions de dinars, cette EPE assurera l'«encadrement des opérations de distribution des produits agricoles». Le ministre a, en outre, précisé qu'elle bénéficiera de crédits bancaires de l'ordre de 25 milliards de dinars en prévision de la mise en œuvre d'un programme d'investissement pour la création de marchés de gros modernes disposant de toutes les commodités nécessaires. Rappelant que l'Etat a consacré 6 milliards de dinars à la réhabilitation de 35 marchés de gros et 215 marchés de détail, M. Benbada a indiqué également qu'un projet de décret régissant l'activité commerciale de gros de fruits et légumes est en préparation. Le texte a été soumis à l'Union des commerçants et des artisans algériens (UCAA) pour enrichissement. Ce projet définissait les normes de classification des marchés aux niveaux national, de wilaya et régional. Quant au marché informel, M. Benbada, parlant de 75 000 commerçants illégaux qui activent au niveau de 750 marchés parallèles à travers le territoire national, affirmera qu'une instruction a été donnée aux walis, en mars dernier, pour accompagner les intervenants au niveau des marchés parallèles en matière de recensement, d'inscription au registre du commerce, d'octroi de locaux et d'enveloppes financières pour la réhabilitation des espaces commerciaux.