L'un des dossiers sur lequel devraient travailler les responsables économiques algériens cette année 2011 est la révision de l'accord d'association paraphé avec l'Union européenne (UE) en 2001 et entré en vigueur en 2005. En fait, malgré l'optimisme affiché après sa signature, cet accord n'a pas été avantageux pour l'économie algérienne. Quelques années après, les chiffres commencent à démontrer une réalité loin des attentes de notre pays. Les chiffres disponibles indiquent que l'Algérie a subi un coup dur, notamment dans le volet économique de l'accord. Ainsi, il apparaît que notre pays importe 20 dollars pour un dollar exporté vers l'UE. Et c'est là l'affirmation du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Cet accord qui s'est substitué à celui signé en 1976, doit donc être revu. Et de nombreuses parties ne cessent de monter au créneau pour demander sa révision, à commencer par le patronat, touchés de plein fouet. L'Algérie devra concentrer ses efforts sur la question du démantèlement tarifaire. En d'autres termes, les autorités algériennes comptent demander la suppression des taxes imposées à l'importation de certains produits depuis l'Algérie et un assouplissement des normes exigées à l'exportation des produits algériens vers l'Europe. La demande des Algériens concerne aussi la révision du calendrier de mise en œuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne, qui prévoit de mettre en place une zone de libre-échange à l'horizon 2017. Selon le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, l'Algérie a introduit une demande auprès de l'UE portant sur une révision du rythme de démantèlement des dispositions tarifaires et douanières relatives à l'accord d'association entre les deux parties. Elle concerne essentiellement le report à 2020 du délai de démantèlement total des barrières au lieu de 2017, initialement prévu dans le cadre de l'accord. «L'Algérie a proposé de décaler les dates butoirs du démantèlement progressif et final, initialement prévues en 2012, 2015 et 2017 à, respectivement, 2015, 2017 et 2020», a expliqué le ministre.Cette révision est motivée par le niveau d'intégration des entreprises algériennes ainsi que de leur développement et de leurs capacités à faire face à la concurrence étrangère. «Cette démarche devrait permettre d'accorder une phase de transition supplémentaire à nos entreprises pour se préparer à l'ouverture», a soutenu M. Benbada, ajoutant qu'il s'agit «d'une révision du calendrier et du rythme de démantèlement des dispositions tarifaires et douanières». Sur ce point, le ministre du Commerce a estimé qu'il n'y a pas de problème quant à la légalité de cette démarche qui ne remet pas en cause l'accord. Notre pays compte aussi, comme il l'a fait dans le cadre de la zone arabe de libre- échange, négocier avec l'UE une liste «négative» de 1 740 produits industriels sur lesquels les droits de douanes seront imposés. Quoi qu'il en soit, l'enjeu de cette révision est de taille et son aboutissement est décisif pour les entreprises algériennes qui nécessitent, aujourd'hui, un appui de la part des pouvoirs publics, mais également une protection face à des géants qui feront tout pour s'imposer sur le marché algérien. S. B.