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Les candidats aux examens stressés et désarmés
Les élèves mal compris et mal pris en charge
Publié dans La Tribune le 11 - 05 - 2011


Photo :S. Zoheir
Par Karima Mokrani
Les examens de fin d'année scolaire approchent. Qu'il s'agisse du baccalauréat, du brevet d'enseignement moyen (BEM) ou de la fin du cycle primaire (ex-6ème), l'ambiance est partout la même dans les établissements scolaires aussi bien que dans les foyers. Le stress, toujours le stress… dans les maisons plus que dans les salles de classe. Les parents s'inquiètent, s'affolent
En quête désespérée d'écoute
«Je ne sais pas quoi faire. Il a eu un avertissement» lance, sur un ton désarmé, au téléphone, une mère d'un élève de 2ème année moyenne à sa sœur, lui demandant des conseils pour aider son fils à se ressaisir au prochain examen. Le garçon obtenait les meilleures notes, particulièrement en mathématiques et en français. Plusieurs fois, il a été classé premier de la classe. Qu'est-il arrivé pour qu'il fasse cette chute libre qu'il refuse même d'assumer ? «Ce n'est pas ma faute», «je n'arrive pas à suivre», «les programmes sont trop chargés», «les cours sont compliqués», «le prof d'arabe explique mal», «le prof m'a mis zéro dans l'examen de l'éducation islamique, je ne sais pas pourquoi»… L'enfant ne manquait pas de justificatifs pour expliquer son échec. Pour lui, il n'a absolument rien à se reprocher… De toutes les façons, ce n'est pas la peine d'expliquer quoi que ce soit à sa mère, dit-il, «parce qu'elle ne comprend rien… Elle ne fait que me sermonner. Elle le fait à haute voix, devant mes cousins». Le garçon semble en avoir gros sur le cœur et c'est peut-être sa manière à lui de dire que rien ne va à la maison et à l'école. Pour fuir sa mère et ses questions «répétitives», il se rend chez son oncle. «Il passe tout son temps à jouer au ballon… et à se regarder devant la glace. La dernière fois, il m'a volé une bague, heureusement qu'elle n'était pas en or, et en a fait cadeau à une fille des voisins», raconte la mère. C'est chose normale, considère-t-elle, non sans le condamner pour le vol de la bague mais «cela ne doit pas se faire au détriment de ses études. Je ne comprends pas ce qu'il lui arrive. Il ne m'écoute pas». Tout le problème se résume dans la rupture du dialogue, l'absence de communication entre la mère, pourtant instruite, et son fils. A l'école, semble-t-il, c'est la même chose. Les enseignants consacrent peu de temps pour discuter avec leurs élèves. L'élève se retrouve seul, livré à lui-même. Voilà un des grands problèmes auxquels font face de nombreux enfants scolarisés à travers le pays. On leur demande d'avoir d'escellentes notes, sinon de bonnes, sans jamais chercher à connaître leurs problèmes, comprendre leurs comportements. «Si ma fille ne réussit pas son baccalauréat, elle fera mieux de se suicider.» Voilà une autre phrase assassine d'une autre mère qui parle avec des voisines. La mère est tellement sûre de la réussite de son enfant qu'elle parle ainsi rien que pour susciter la jalousie des autres femmes. Le malheur, c'est qu'elle dit cela en présence de sa fille. Et si la fille n'obtient pas son bac ? Plus par peur d'échec qu'autre chose? C'est déjà arrivé. Avant de reprocher au ministère de l'Education nationale les nombreuses lacunes enregistrées dans le système d'enseignement, le contenu des programmes, la formation des enseignants et autres, un grand travail doit se faire avec les parents. Faire comprendre aux parents leur rôle dans la préparation de l'enfant à l'examen de fin d'année, de fin de cycle, la gestion des crises d'adolescence… Communiquer simplement.
Libre accès virtuel et obstacle matériel réel
La communication à l'école fait aussi défaut. Des enseignants bâclent presque leur travail et ne demandent même pas aux élèves s'ils ont bien assimilé les cours, parfois même s'ils ont fait leurs devoirs à la maison. «Normal !», disent certains. Pour eux, l'élève accorde peu d'importance aux cours en classe et ne fait pas d'efforts pour s'améliorer. A la maison, «au lieu de préparer leurs cours du lendemain et réviser leurs cours passés, ils passent le gros de leur temps devant l'ordinateur. Non pour avoir plus d'informations sur le sujet du jour et approfondir leurs connaissances mais pour «jouer». Lorsqu'ils l'utilisent pour les cours, ils font du copier-coller», regrette un enseignant de philosophie. L'approche par compétence tarde à porter ses fruits. Elle est mal appliquée. En fait, c'est toute la réforme qui est mise en cause. De nombreux parents recourent à des cours de soutien pour leurs enfants mais cela ne change pas grand-chose. Des parents constatent que des enseignants chargés de ces cours les dispensent mal. Eux aussi «bâclent» le travail et ils ne se cassent pas la tête pour les enfants «médiocres». La seule chose qui les intéresse, c'est bien l'argent, sommes-nous tentés de dire. Depuis quelques années, le ministère de l'Education nationale a donné des instructions aux établissements scolaires de tout le pays d'ouvrir leurs classes durant les vacances et certains jours de la semaine pour des cours de soutien assurés par le même personnel enseignant. Peu d'enseignants adhèrent à cette politique et très peu d'élèves assistent aux cours. «Que chaque enseignant fasse son travail convenablement!» s'élève un parent qui affirme ne pas voir de raison d'obliger les enfants à faire des cours de soutien. «Si chaque enseignant faisait son travail normalement et assurait convenablement les cours en classe pendant les heures réglementaires, personne ne demanderait ces cours de soutien», affirme-t-il, indigné. Les programmes scolaires sont chargés. Trop chargés. Elèves, parents d'élèves et enseignants s'accordent sur le même constat. Les horaires aussi. Commencer les cours à 8h pour terminer à 17 h, ce n'est pas chose facile surtout que dans plusieurs wilayas du pays, le problème de transport scolaire persiste, de même que celui de la restauration. Ce qui est aussi à relever, c'est le contenu des programmes. Des élèves apprennent par cœur des textes qu'ils ne comprennent point. «Ce n'est pas du tout les cours que nous avions faits dans le passé. C'est très compliqué. Ils leur parlent d'entreprises que moi-même je ne connais pas à mon âge», affirme une jeune femme, étudiante en deuxième année «lettres arabes».Cette année, il n'y a eu aucun mouvement de grève et les cours se sont déroulés normalement. Celui annoncé, il y a quelques jours par les trois syndicats Cnapest, Snapest et Unpef a été annulé. Les cours ont eu lieu normalement… mais la réussite n'est pas garantie. Selon de nombreux enseignants, les taux de réussite record enregistrés chaque année aux trois examens de baccalauréat, BEM et fin du cycle primaire ne reflètent pas le niveau des élèves : «Le niveau régresse d'année en année.» Et certains d'entre eux de lancer : «Les résultats du 2ème trimestre de l'année en cours sont une catastrophe. Le taux de réussite ne devrait pas dépasser les 35%.»L'école algérienne est toujours en crise. Mieux lotie en moyens matériels et humains, elle reste confrontée à des problèmes d'ordre organisationnel et pédagogique. Aussi, à l'ère du développement de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication, la communication fait défaut et l'information trouve son chemin sur la toile plus que dans les discussions conviviales, entre les membres d'une même famille et une même communauté, sous un même toit, dans un même espace physique qui voit naître et évoluer les mêmes êtres.


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