L'Afrique est l'une des priorités du gouvernement des Etats-Unis et la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (African Growth and Opportunity Act ou AGOA), qui représente un programme central de développement économique, constitue «la pierre angulaire» de la politique américaine à l'égard du continent, a déclaré Stephen Hayes, président du Conseil des entreprises privées sur l'Afrique (Corporate Council on Africa ou CCA).S'exprimant à l'Institut Brookings à Washington, M. Hayes a affirmé que «les relations américano-africaines sont vitales aux intérêts durables des Etats-Unis», soulignant à ce propos que l'AGOA profitait autant aux Etats-Unis qu'à l'Afrique.Le programme de l'Institut Brookings auquel participait M. Hayes et qui portait sur l'AGOA et l'amélioration des échanges commerciaux qu'il a induit, était organisé dans le cadre des préparatifs du Forum sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique que la loi préconise. Dixième du genre, le Forum de l'AGOA pour 2011 se tiendra en juin prochain à Lusaka (Zambie). Etaient également présents à la rencontre la représentante adjointe des Etats-Unis pour le commerce extérieur, chargée de l'Afrique, Florizelle Liser, et Felix Mutati, ministre zambien du Commerce et de l'Industrie.M. Hayes expliquera à l'auditoire, composé d'experts américains et africains du commerce, de cadres des milieux d'affaires et de diplomates, que «l'AGOA a été un outil efficace, très efficace pour certains pays mais beaucoup moins pour d'autres - la réalité est ainsi. Les tactiques de l'AGOA, à mon avis, sont très bonnes. L'AGOA et la Société du compte du millénaire (Millenium Challenge Corporation ou MCC) sont les pierres angulaires de la politique actuelle des Etats-Unis à l'égard de l'Afrique».L'AGOA offre aux Etats-Unis la possibilité non seulement de collaborer avec les Africains pour développer leur continent selon leurs désirs, mais aussi d'aider l'Afrique à réaliser son développement d'une manière qui s'accorde à la perspective sociale, économique et politique américaine, a noté M. Hayes. «Nous devons mettre le développement de l'économie africaine au rang de nos plus hautes priorités nationales», a-t-il ajouté.Le président du CCA a aussi invité les Etats-Unis à élargir leurs relations économiques avec l'Afrique par-delà l'AGOA pour inclure le développement du secteur privé africain. «On a la possibilité de mettre en contact les petites et moyennes entreprises des Etats-Unis et de l'Afrique», a affirmé M. Hayes, notant que celles-ci étaient encore trop peu nombreuses dans la plupart des pays africains. «Vous ne pouvez pas développer une classe moyenne solide et une économie et un pays stables sans une classe moyenne importante. Vous en avez besoin en tant que base fiscale. Vous ne pouvez pas développer celle-ci sans les emplois et les entreprises qui en sont la source. C'est pourquoi le développement d'un secteur privé viable revêt la plus haute importance», a-t-il fait remarquer.En outre, a indiqué M. Hayes, il est crucial de développer une infrastructure viable au niveau régional si l'on veut réaliser un développement économique conséquent. Par exemple, les voies ferroviaires doivent être conformes dans toute la région pour faciliter les échanges commerciaux transnationaux, de même qu'il est nécessaire d'intégrer l'infrastructure, la base fiscale et les tarifs douaniers pour assurer la circulation libre et rapide des biens et des marchandises.«L'AGOA ne peut pas aboutir [...] si vous n'êtes pas en mesure d'acheminer les produits vers les marchés. Vous pouvez avoir toutes les lois que vous voulez dans le monde, mais elles ne donneront de résultats que lorsque vous aurez trouvé des solutions aux réalités physiques sur le terrain», a souligné M. Hayes.Améliorer les capacités et investir dans l'éducation sont deux autres aspects importants, a-t-il ajouté. Les Etats-Unis offrent les meilleurs programmes de formation professionnelle et technique et devraient exporter leur savoir-faire dans ce domaine, ce qui profiterait non seulement à l'Afrique, mais aussi au système éducatif américain qui trouverait un marché potentiel. L'accès au financement doit également être examiné du fait que «les Africains connaissent beaucoup de difficultés» à ce niveau. «Il est virtuellement impossible pour la plupart des Africains d'obtenir des capitaux pour financer une idée quelconque [...]. Il est aussi très, très difficile pour les entreprises américaines de trouver du financement pour se lancer dans les affaires en Afrique», a indiqué le président du Conseil des entreprises privées sur l'Afrique qui a conclu en dernier lieu qu'il est essentiel d'éliminer les obstacles au commerce pour améliorer le flux des échanges.Bien qu'actuellement les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l'Afrique concernent surtout les secteurs du pétrole et des minerais, ils se diversifient de plus en plus. Les échanges bilatéraux entre les Etats-Unis et l'Afrique subsaharienne ont augmenté de 57% au cours des cinq premiers mois de 2010 par rapport à la même période de l'année dernière, pour atteindre un montant de 33,1 milliards de dollars. Les exportations américaines en Afrique subsaharienne ont augmenté de 7% pour passer à 6,4 milliards de dollars pendant les cinq premiers mois de 2010, alors que les importations en provenance de l'Afrique subsaharienne ont augmenté de 78%, pour atteindre 26,6 milliards de dollars pendant la même période. Quant aux importations dans le cadre de l'AGOA, elles ont augmenté de 74%, pour atteindre 18,8 milliards de dollars pendant la même période. APO Source : Département d'Etat américain