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Une tentative de marche des étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie réprimée Les manifestants voulaient marcher de l'hôpital Mustapha au siège de la Présidence
Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani L'hôpital Mustapha a été assiégé durant toute la matinée d'hier : des hommes et des femmes, en blouses blanches, ont été encerclés par des policiers qui n'hésitent pas à faire usage de leurs boucliers et de leurs matraques pour les repousser à l'intérieur de l'enceinte hospitalière. Cris, bousculades, insultes et affrontements entre les deux corps. Un homme tombe par terre et un policier le roue de coups de pied. Une fille s'évanouit. Un moment de panique, et c'est la débandade. Un étudiant en chirurgie dentaire pousse un cri violent : «Pourquoi l'a-t-il frappé, alors qu'il était par terre ?» Il s'en plaint à haute voix en tremblant, les yeux pleins de colère et de larmes qu'il retient difficilement. «Pourquoi ont-ils frappé des filles ? Pourquoi se comportent-ils de la sorte avec des hommes et des femmes civilisés ?», continue-t-il de crier. «Je ne vais pas le lâcher, il m'a insulté et d'autres ont frappé mes camarades. Je vais déposer une plainte contre les policiers et contre l'administration qui a fait ramener autant d'agents dans un établissement de santé.» D'autres également se plaignent de la brutalité des policiers dans l'enceinte même d'un établissement hospitalier. Pour soutenir leurs aînés les résidents et exprimer, par la même occasion, et de manière pacifique, leurs doléances des centaines d'étudiants en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie sont venus hier, de différentes régions du pays, tenir un sit-in à l'hôpital Mustapha. Les résidents les attendaient au même endroit où ils ont l'habitude de tenir leur rassemblement, mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.«Nous avons appelé à un rassemblement pacifique à l'endroit habituel. Nous ne sommes pas contre le fait que les manifestants marchent à l'intérieur de l'hôpital, mais aucune marche n'a été prévue à l'extérieur. Les étudiants n'ont pas respecté notre démarche. Ils ont agi seuls», affirme un résident qui allait dans tous les sens en compagnie d'autres pour «raisonner» les étudiants et les dissuader de tenir tête aux policiers. «Ils sont jeunes et surexcités. Nous les comprenons, mais nous avons une feuille de route à suivre, il faut faire montre d'intelligence et de sagesse», explique une jeune résidente. Elle ne veut pas de débordement et surtout pas de division entre les deux corps. «Nous sommes solidaires, nous avons tous les mêmes problèmes», insiste-t-elle. D'autres résidents arrivent et assurent les étudiants en colère qu'ils ne sont pas seuls sur le «front des revendications» : «Nous sommes avec vous. Nous vous soutenons et vous soutiendrons toujours.» K. M. Les résidents maintiennent leur grève illimitée Les résidents en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie ont tenu hier un autre sit-in au CHU Mustapha (Alger). L'action protestataire a été quelque peu perturbée par la décision des étudiants des mêmes branches de marcher vers la Présidence. Aux environs de 13 heures, le calme est revenu, les discussions se sont poursuivies dans la sérénité et la décision de maintenir le mouvement de grève illimitée a été de nouveau adoptée. «C'est un problème de confiance. Nous considérons qu'aucune de nos revendications n'a été satisfaite pour le moment», soulignera un représentant du Camra.