Synthèse de Amar Rafa L'Algérie est préoccupée par l'intrusion de «quantités importantes» de cannabis sur son territoire, du fait que ce fléau a des effets «dommageables sur la jeunesse algérienne et sur l'économie nationale», a indiqué, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould kablia, mardi dernier à Paris, en citant le chiffre de 64 tonnes de cannabis saisies annuellement en moyenne en Algérie. Lors de la réunion ministérielle du G8 sur la lutte contre le trafic transatlantique de drogue entamée mardi, en présence des ministres de l'Intérieur des pays d'Europe, d'Afrique, du Maghreb, d'Asie et d'Amérique latine, M. Ould Kablia a indiqué que l'Algérie, qui est concernée par un autre type de drogue, en l'occurrence le cannabis, «n'est plus un pays de transit vers l'extérieur et elle est devenue beaucoup plus un pays de consommation de cette drogue». Pour autant, dans son exposé de la stratégie de lutte contre le trafic de drogue mise en œuvre par l'Algérie, le ministre a rappelé qu'un effort «extrêmement important» a été fait au niveau des ports et aéroports du pays pour empêcher toute exportation de cette drogue, vers l'Europe en particulier, et qu'il y a des échanges d'informations sur ces trafics permettant de neutraliser ces mouvements. «Sur ce plan, il nous reste à combattre le trafic au niveau du détail et surtout sensibiliser les jeunes qui sont les premières victimes de ce fléau», a insisté le ministre. Le ministre a en outre mis l'accent sur la connexion entre le trafic de drogue et le terrorisme, soulignant que celle-ci «existe, même si elle est indirecte, dans la mesure où à côté des circuits traditionnels il y a aujourd'hui de nouvelles routes pour le trafic, qui passent par le continent africain dans sa partie transatlantique, le Sénégal, la Gambie et le Nigeria». «Un des couloirs privilégiés de ce transit de cocaïne passe le long d'un corridor qui se situe à la limite de notre frontière sahélienne qui s'étend sur plus de 1 000 km avec le Mali et le Niger», a-t-il souligné, ajoutant que c'est à partir de ce corridor qu'interviennent les groupes terroristes et les groupes criminels. Et ce, avant d'expliquer : «Nous étions tellement préoccupés que nous avons été obligés de mettre en œuvre un plan de renforcement de nos frontières avec des moyens matériels nouveaux.»La frontière est du pays, a expliqué M. Ould Kablia, «est devenue un front ouvert, après le retrait des forces libyennes, parties rejoindre la partie nord, et nous sommes aujourd'hui obligés de nous protéger pour empêcher des infiltrations terroristes nos frontières». Sur la coopération entre l'Algérie et ses partenaires en matière de lutte contre le terrorisme, M. Ould Kablia a enfin souligné que l'Algérie «était disposée à examiner toutes les nouvelles possibilités, soit dans un contexte de relations bilatérales ou dans le contexte d'un partenariat régional ou interrégional».