Le professeur en médecine Malika Ladjali a animé jeudi soir au Centre culturel algérien (CCA) à Paris, une conférence axée sur les questions de démographies en Algérie . L' intervenante a présenté une rétrospective sur la politique de maîtrise de la croissance démographique engagée par le pays ,par l'ouverture de milliers de centres de Protection maternelle et infantile (PMI) offrant service et contraceptifs à la population. Au cours de cette rencontre qui s'est déroulée en présence du Consul général d'Algérie à Paris, M. Rachid Ouali , du directeur du CCA , le romancier Yasmina Khadra, et de membres de la communauté scientifique nationale en France, ce professeur en gynécologie a rappelé que les premières années de l'indépendance ont connus un taux considérable d'accroissement de la population, un phénomène, a-t-elle dit, du aux changements ayant marqué le champs socio-économique. A l'indépendance, a-t-elle dit," l'Algérie comptait 10,2 millions d'habitants, et en moins d'un quart de siècle, cette population a doublé et aujourd'hui, elle est à 36 millions ". Dès les années 70, a-t-elle expliqué, les services de santé algériens ont développé des activités d'espacement des naissances intégrées dans les services de PMI, répartis sur le territoire national. Elle relève ensuite qu'en 1983, un programme national de maîtrise de la croissance démographique est adopté par le gouvernement, soulignant que les recensements de la population sont élaborés tous les dix ans. " Entre celui de 1966 et 1977 le taux d'accroissement intercensitaire, très élevé avoisine 3%. Entre 1977 et 1987 Il baisse à 2.27%. Le recensement de 1987 confirme la transition démographique du pays", a précisé le professeur Ladjali. Elle a souligné également qu'entre 1998 et 2008, le taux intercensitaire est au plus bas, à 1.6% alors que la fin des années 90 , marque un tournant décisif souligné par l'émergence de nouveaux modèles de nuptialité et de fécondité et d'une nouvelle référence de configuration familiale. " En l'an 2000, a dit le professeur Ladjali, le taux de natalité est au plus bas, soit 19.76% pour un effectif de 600 000 naissances vivantes. " Les données du dernier recensement de 2008 décèlent une population de 34 000 000 habitants. L'âge au mariage est de plus en plus tardif. Il est à ce jour de 29,3 ans(32 ans à Tizi Ouzou et Jijel, 26 ans à Illizi), a-t-elle expliqué. L'évolution des mariages passe de 158 300 en 1998 à 341 300 en 2009. Le taux de contraception est de 61,5% avec peu de différences entre les zones rurales et urbaines, a ajouté Mme Ladjali, précisant que le nombre de naissances vivantes repasse à la hausse et dépasse les 800 000 naissances en contradiction apparente avec des taux de fécondité à la baisse. Mme Malika Ladjali, a souligné, en outre , le rôle fondamental de la femme dans la mise en application de la politique de régulation des naissances, marqué notamment par l'importance du niveau d'instruction de la femme , la prise en charge de sa fécondité et le recul du mariage. Le professeur Ladjali est également PHd en Education (Etats-Unis).Parallèlement à son parcours professionnel, cette dame a grandement contribué à la mise en place des programmes phares de la protection maternelle et infantile et de l'espacement des naissances. Elle a également travaillé sur les problèmes de santé et de développement avec l'OMS, l'Unesco, le Fnuap, l'Onusida et le Banque mondiale et oeuvré aussi dans l'amélioration de la santé des femmes dans de nombreux pays d'Afrique.