S'inspirant de l'article 28 de la Constitution de 1989, garantissant l'égalité des citoyens devant la loi, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a choisi, hier, pour célébrer la Journée mondiale de la population, le slogan « Egalité et équité en Algérie » avec la présentation de plusieurs communications autour de l'évolution de la population algérienne tout en axant sur la condition féminine. Première à intervenir, la secrétaire générale du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a souligné que toute démocratie appelle des actions de promotion en faveur de la condition féminine en améliorant davantage l'accès à l'éducation et à l'emploi. Dans les faits, la représentante de Amar Tou a fait remarquer un équilibre démographique réalisé grâce à une amélioration générale des conditions de vie. « La scolarisation a atteint un taux de 90% avec une part importante du sexe féminin dans le secondaire », illustre la SG. Abordant la planification familiale, la conférencière indique que la moyenne de la contraception et de la fécondité a été maîtrisée grâce au niveau d'instruction acquis par la femme algérienne. L'autre indice positif relevé par l'oratrice consiste en la réduction drastique du taux de mortalité infantile et maternelle. « L'accès à toutes les composantes du développement » est jugé primordial par la SG, qui précise que l'autonomisation de la femme est conditionnée par un emploi rémunéré. Pour un professeur et cadre au ministère de la Santé, un grand travail a été fait pour la condition féminine. Toutefois, « l'accès aux postes de travail doit être réellement mis en œuvre », suggère-t-il. Pour sa part, un cadre du Centre de recherche appliquée pour le développement (CREAD) a préféré transmettre le message du Fonds des Nations unies pour la population (FNUP), qui recommande de garantir la justice et les droits de l'homme pour parvenir à un système de développement homogène. C'est l'occasion également pour regretter les taux élevés de mortalités maternelle et infantile qu'enregistrent les pays en voie de développement à cause de la pauvreté et des épidémies. « L'éducation pour tous, la participation égale, l'engagement des hommes pour l'équité » sont autant de conclusions tirées par le FNUP en vue d'atteindre cet objectif. S'agissant du thème de la journée, la directrice de la population au ministère de la Santé, Keddad Nassira, a tracé, en se référant aux statistiques de l'ONS, la trajectoire de la transition démographique en Algérie. Depuis 1990, dira-t-elle, les indices socioéconomiques montrent le fléchissement des inégalités, mais aussi une réduction importante du taux de mortalité, qui est ramené à moins de 6/1000. Cependant, la répartition des chances d'accès aux soins est loin d'être égale avec le contraste Nord-Sud. Ainsi, les médecins spécialistes demeurent concentrés dans les grandes villes, comme Alger avec 2511 spécialistes, Oran (880) et Annaba (355). Les statistiques globales de l'évolution démographique annoncent une population de 33,2 millions en janvier 2006 avec un taux d'accroissement de 3,1% en 2004 contre 5,2% en 2003. Par catégories d'âge, près de 50% de la population ont moins de 15 ans, ce qui reflète la forte pression sur l'Etat pour la prise en charge de cette frange. Un autre cas de figure nécessite des solutions plus poussées en matière d'emploi puisque 62% sont âgés entre 15 et 29 ans. L'évolution du nombre de mariages a grimpé de 11,7%. Sur un autre volet, M. Nassira n'a pas manqué de signaler la sous-représentation de la femme dans la sphère de décision, un constat qui reste en contradiction avec les textes de loi. Pour le ministère délégué au chef du gouvernement, chargé de la Famille et de la Condition féminine, son représentant, Mohand Amor Nadia, a déclaré que la création d'un tel département est dictée par l'intérêt accordé à la femme, à la cellule familiale et à l'enfance. La journée d'hier devait être sanctionnée par des conclusions et des recommandations.