Photo :Zoheir De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Durant ce rendez-vous, il a été enregistré 8 500 demandeurs d'emploi, entre primo-demandeurs, c'est-à-dire de jeunes diplômés en quête d'un premier recrutement sérieux, et des candidats justifiant d'une certaine expérience professionnelle à la recherche de mobilité et, surtout, de meilleures conditions de travail, une affluence qui illustre clairement le déséquilibre existant entre l'offre et la demande d'emploi. Les jeunes chômeurs sont à l'affût de la moindre occasion pour déposer leur CV. Pendant les deux jours du salon d'Oran, les visiteurs ont pu discuter avec les responsables des 30 entreprises présentes (en l'absence très remarquée des entreprises publiques), déposer leur dossier de candidature et, pour certains, prendre part aux trois ateliers destinés à leur inculquer (ou rappeler) les fondamentaux d'une demande d'emploi ou de la rédaction d'un CV. «Ce salon vise plusieurs objectifs dont la mise en contact direct entre les entreprises en quête de compétences et les candidats à la recherche d'emploi, l'assistance des candidats dans l'élaboration de leur dossier de demande et la valorisation de l'image de marque des entreprises de la région», a confirmé Lila Aït Hamlat, responsable du développement commercial d'Emploitic.com, qui a également rappelé qu'après Oran, le salon devrait s'installer à Sétif, en septembre, et dans une wilaya du Sud à la fin de l'année. «Nous explorons également l'éventualité d'organiser des journées d'information dans les universités pour tenter d'établir des passerelles entre le monde universitaire et celui du travail», a-t-elle encore affirmé. Pour beaucoup de visiteurs, le salon a offert l'opportunité de se renseigner sur les profils recherchés par les entreprises présentes (dont les spécialités vont de la téléphonie aux finances en passant par l'agroalimentaire, l'hôtellerie ou le BTP) et de déposer leur dossier de candidature en espérant être enfin recrutés par une véritable société qui les sortirait de la spirale infernale des petits boulots au noir, dans des conditions déplorables, pauvrement rémunérés et dépourvus de perspectives d'avenir. «Ce genre de jobs valent quelques semaines ou quelques mois, lorsqu'on vient de terminer ses études, le temps de se faire les dents et de trouver un véritable travail. Mais pas des années !!», se plaignent les demandeurs en dénonçant la tendance des entreprises à exploiter les nouveaux diplômés et à les faire travailler dans les conditions inacceptables que l'on sait. «Les entreprises doivent offrir des conditions de travail correctes si elles veulent garder les compétences», a recommandé Lila Aït Hamlat, en indiquant que de nombreux «contrats de travail» signés grâce à Emploitic.com ont avorté en raison de l'incapacité de l'employeur à rassurer l'employé.A l'issue de cette deuxième édition – qui, si besoin était, a mis au jour tout le déséquilibre qui existe entre l'offre et la demande dans le marché de l'emploi – les entretiens qui ont eu lieu entre les entreprises et les demandeurs d'emploi ont abouti à quelques recrutements (le nombre n'a pas été indiqué) qui ont satisfait les deux parties mais aussi les organisateurs. «Nous espérons avoir plus de participants lors des prochaines éditions pour qu'il y ait plus d'opportunités d'emploi», a souhaité la responsable d'Emploitic.com, en appelant les entreprises à prendre part au salon de recrutement professionnel «Talent et Emploi.»