Trois déclarations ont été diffusées à l'issue du sommet du G8 de Deauville, une générale, une sur l'Afrique et une sur le «printemps arabe» : - Printemps arabe : «Nous, membres du G8, soutenons vigoureusement les aspirations des ‘‘printemps arabes'', ainsi que celles du peuple iranien». «Nous avons lancé aujourd'hui le ‘‘Partenariat de Deauville'' [...]. Nous sommes prêts à ouvrir ce partenariat global et de long terme à tous les pays de la région qui amorcent une transition vers une société libre, démocratique et tolérante». «Ce Partenariat repose sur deux piliers : un processus politique destiné à soutenir la transition démocratique et à favoriser les réformes en matière de gouvernance [...] et un cadre économique propice à une croissance durable et qui profite à tous». «Nous invitons les institutions financières internationales et les institutions des Nations unies concernées, ainsi que le secteur privé et la société civile à travailler avec nous dans le cadre de cette initiative». «Les banques multilatérales de développement pourraient fournir plus de 20 milliards de dollars [...] au profit de l'Egypte et de la Tunisie pour 2011-2013, en soutien aux réformes qui s'imposent. Les pays du G8 sont déjà en mesure de mobiliser une aide bilatérale importante afin d'accroître cet effort». - Libye : «Nous exigeons l'arrêt immédiat du recours à la force contre les civils par les forces du régime libyen, ainsi que la cessation de toute incitation à l'hostilité et à la violence contre les populations civiles». «M. Kadhafi et le gouvernement libyen ont failli à leur responsabilité de protéger la population libyenne et ont perdu toute légitimité. Il n'a aucun avenir dans une Libye démocratique et libre. Il doit partir». - Syrie : «Nous appelons les dirigeants syriens à cesser immédiatement de recourir à la force et à l'intimidation contre leur peuple et à répondre à ses exigences légitimes de liberté d'expression, de droits et d'aspirations universels». »Si les autorités syriennes ne tiennent pas compte de cet appel, nous envisagerons d'autres mesures». - Yémen : «Nous condamnons le recours à la violence en réponse aux manifestations pacifiques partout au Yémen» et «demandons instamment au Président Saleh d'honorer immédiatement ses engagements et de veiller à ce que les aspirations légitimes du peuple yéménite soient prises en compte». - Proche-Orient : «Nous demandons instamment aux deux parties de reprendre des négociations de fond dans l'objectif de conclure un accord-cadre sur toutes les questions du statut final. À cette fin, nous exprimons avec force notre soutien à la conception de la paix israélo-palestinienne énoncée par le président Obama le 19 mai 2011». «Le moment de reprendre le processus de paix, c'est maintenant». - Afrique: «Nous saluons les progrès généraux qui ont été réalisés pour instaurer la stabilité et la démocratie sur le continent. Plusieurs longs conflits armés se sont achevés et les processus démocratiques sont en train de devenir la norme et non plus l'exception». «Toutefois, nous devons encore relever plusieurs défis, notamment le respect des résultats d'élections libres et justes, les aspirations des peuples pour une plus grande ouverture démocratique, et la résolution des conflits. Les menaces actuelles que sont le terrorisme, les trafics d'êtres humains, d'armes et de drogue, le crime organisé ou la piraterie, requièrent des initiatives en Afrique, avec le soutien de la communauté internationale et une coopération globale accrue». - Japon et nucléaire : «Nous avons toute confiance dans la capacité des autorités japonaises à relever le défi et à engager un redressement rapide et durable, et nous nous tenons prêts pour apporter tout le soutien qui sera requis». «Nous avons constaté la nécessité d'envisager un renforcement de la Convention sur la sûreté nucléaire et de la Convention sur la notification rapide d'un accident nucléaire, ainsi qu'une amélioration des règles et des normes de sûreté nucléaire». - Iran : «Nous appelons les autorités iraniennes à cesser de réprimer leur peuple et à respecter leurs engagements internationaux, en vertu notamment du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Nous appelons également les autorités iraniennes à lever les restrictions à la liberté de circulation et de communication des dirigeants de l'opposition iranienne». - Internet : «Nous nous sommes entendus sur plusieurs principes fondamentaux, tels que la liberté, le respect de la vie privée et de la propriété intellectuelle, la gouvernance multi-acteurs, la cyber-sécurité et la protection contre la criminalité». - Economie : «Nous nous sommes engagés à poursuivre nos efforts pour une croissance forte, durable et équilibrée, et nous travaillons avec nos partenaires du G20 à cette fin». «Nous sommes fermement convaincus que la croissance verte constitue un élément indispensable pour assurer une croissance mondiale durable, notamment pour promouvoir l'efficacité des ressources, encourager une bonne gestion de l'eau, lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité, et qu'elle contribue au développement durable». Libye : Moscou affirme avoir été approché par les Occidentaux pour une médiation La porte-parole du président Dmitri Medvedev a annoncé jeudi que la Russie a été approchée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, en marge du G8 de Deauville (Nord-Ouest), afin de mener une médiation pour trouver un dénouement au conflit libyen. «Des demandes ont été exprimées pour que la Russie assume un rôle de médiateur dans le but de régler la situation en Libye», a déclaré à la presse Natalia Timakova. Ces demandes ont été formulées lors de rencontres bilatérales entre Dmitri Medvedev et le président français Nicolas Sarkozy, le Premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama, selon la porte-parole. De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est entretenu dans la journée avec Al-Baghdadi al-Mahmoudi, Premier ministre libyen. Celui-ci lui a également demandé de tenter une médiation en vue d'un cessez-le-feu, selon le ministère russe des Affaires étrangères.