A l'ordre du jour, le Proche-Orient, l'économie mondiale et l'Internet singulièrement. Le Sommet des huit pays les plus industrialisés du monde, a ouvert ses travaux aujourd'hui à Deauville (France). Cette réunion du G8 (Etats-Unis, Russie, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada), baptisée «Un nouvel élan pour les libertés et la démocratie» regroupe ses dirigeants pour la première fois depuis le début du printemps arabe. Dans une conjoncture internationale plutôt tendue, les responsables présents à ce sommet donnent la priorité de leurs débats, à la question des révoltes arabes qui s'est, sans surprise, imposée en haut de l'agenda. Notamment la situation en Libye et en Syrie. Ce sera aussi l'occasion, pour eux, d'exprimer leur solidarité avec le Japon, deux mois après l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, et d'en tirer les leçons en envisageant «une norme internationale de sûreté». D'autres grands thèmes sont à l'ordre du jour, à savoir, le Proche-Orient, l'économie mondiale et l'Internet singulièrement (pour la première fois à l'ordre du jour d'un tel sommet) Même si Paris ou Berlin soulignent que Deauville ne sera pas une «conférence des donateurs», les annonces de soutien chiffrées ont déjà commencé, concernant des allègements de dette ou des aides à l'investissement. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni vont à ce sujet, promouvoir un «programme de soutien» politique et économique au «printemps arabe» lors du G8 en France, a déclaré hier à Londres le Premier ministre britannique David Cameron, lors d'une conférence de presse commune avec le président Barack Obama, qui effectue, depuis lundi, une visite d'Etat à Londres avant de se rendre au G8 de Deauville en France. Après les soulèvements populaires qui ont balayé les régimes tunisien et égyptien, la rébellion menace toujours le dirigeant libyen Mouamar El Gueddafi et la contestation, sévèrement réprimée, bat son plein en Syrie. A ces évènements, le président français Nicolas Sarkozy a, selon l'Elysée, choisi de faire de Deauville le «moment fondateur» d'un nouveau «partenariat de longue durée» entre les pays arabes qui soutiennent la démocratie et le G8. L'Egypte et la Tunisie, dont les saisons touristiques s'annoncent désastreuses, ont chiffré leurs besoins entre10 à 12 milliards de dollars pour le Caire jusqu'à la mi-2012, tandis que Tunis demande 25 milliards de dollars sur cinq ans. Pour ces besoins, la Banque mondiale s'apprête à débloquer jusqu'à six milliards de dollars de financements pour l'Egypte et la Tunisie, sous réserve d'une poursuite des réformes. Le président américain Barack Obama a, quant à lui, dévoilé la semaine dernière, son propre plan d'aide de plusieurs milliards de dollars pour encourager la démocratisation des pays arabes. A contrario, le Kremlin souligne que cette réunion des grandes puissances n'est pas le cadre qui convient pour discuter des mesures à adopter face aux révoltes dans le Monde arabe. «Le G8 (...) ne doit pas se transformer en un organe proposant des mesures de pression et des sanctions», a souligné la présidence russe dans un communiqué à la veille de l'ouverture du sommet. La situation en Libye, autre dossier clé qui devrait être abordé au sommet du G8 à Deauville, a elle aussi déclenché hier les critiques russes. Le ministère des Affaires étrangères a ainsi vivement dénoncé l'intensification des frappes aériennes depuis mardi sur Tripoli, jugeant que la coalition dirigée par l'Otan outrepassait, une nouvelle fois, le mandat confié par le Conseil de sécurité de l'ONU. Enfin, Américains, Européens et Russes compareront leurs approches pour obtenir un déblocage du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, à l'approche en septembre de la prochaine Assemblée générale de l'ONU. Deauville, permettra aussi d'évoquer la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI), pour laquelle la ministre française des Finances Christine Lagarde se trouve en pole position. Le sujet n'est pas au menu mais les couloirs confortables sont propices aux discussions.