Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa «Aucun acteur politique ne sera exclu des consultations si ce n'est, comme l'a dit le président de la République, les tenants de la violence que le peuple a bannis de la vie politique et aucune limite n'est posée au champ de la concertation, si ce n'est le respect des constances nationales et des composantes de notre identité». Ce sont là les principes qui régissent le processus de concertation sur les réformes politiques, que le président de la commission de concertation sur les réformes politiques, Abdelkader Bensalah, a rappelés hier. Intervenant à l'ouverture des concertations avec la délégation du mouvement d'El Islah, conduite par le secrétaire général du parti, Djamel Ben Abdeslam, M. Bensalah a précisé qu'«aucun projet de texte ne vous sera imposé», ajoutant que «c'est de vos vues, analyses, commentaires, suggestions et propositions que sortiront les éléments du projet de révision de la Constitution et les amendements qui seront apportés aux textes législatifs, objets de la réforme». Le président de l'instance de concertation a précisé que ces principes traduisent «l'engagement pris, solennellement», par le Président lors de son intervention au Conseil des ministres du 2 mai dernier. M. Bouteflika avait assuré que «les lois qui seront révisées ainsi que le projet de révision de la Constitution refléteront les vues et propositions qui auront été démocratiquement exprimées par la majorité». Pour sa part, il devait assurer ses interlocuteurs qu'il transmettra au chef de l'Etat «loyalement et fidèlement, toutes les opinions et propositions qui seront formulées autour de cette table». Cela, avant de souligner que ces consultations politiques entraient dans le cadre du «parachèvement de l'entreprise du renouveau national après la restauration de la paix et la relance de l'économie».Abordant le contexte de ces réformes, il a fait état des «mutations importantes, parfois tragiques, mettant en péril la souveraineté et l'unité nationale» qui sont en train de s'opérer dans notre environnement régional et a estimé que «le peuple algérien, qui suit ces événements, avait lui-même des revendications en termes d'approfondissement de la démocratie et de meilleure gouvernance». Il a rappelé, à ce propos, que le Président avait reconnu que ces revendications étaient «légitimes». «Dans sa sagesse, le peuple algérien a opté pour un changement profond, mais un changement par la voie pacifique», a-t-il enchaîné. Djamel Abdeslam a indiqué, au sortir de cette réunion, que le mouvement El Islah a présenté des propositions relatives à toutes les lois contenues dans le conseil des ministres, mais aussi «remis un document contenant d'autres propositions que le mouvement estime nécessaires au parachèvement des reformes, notamment des mécanismes sérieux et pratiques visant à faire aboutir le dialogue et la concertation vers les objectifs visés par toutes les Algériennes et tous les Algériens à travers les réformes, et de faire sortir l'Algérie de son actuelle situation vers l'étape de la construction d'un Etat fort et une république démocratique et sociale, dans le cadre des principes de l'Islam».Hormis toutes les lois ouvertes à la concertation, M. Ben Abdeslam a affirmé avoir abordé le code de la commune et que son mouvement a demandé son retrait, et «d'autres lois que nous jugeons nécessaires pour les réformes». S'agissant des mécanismes proposés, M. Ben Abdeslam a affirmé qu'ils portent sur «l'aspect du dialogue, ses étapes et les mécanismes pratiques de sa réussite, et en même temps les garanties que chacun de son côté doit mettre pour la réussite de ces réformes».