Photo : Riad De notre correspondant à Tizi-Ouzou Lakhdar Siad Dans les pays développés, les associations, les ONG de défense de la nature et les scientifiques redoutent les changements climatiques, synonymes de sécheresse, de canicules à répétition, d'inondations, de pénuries d'eau, de feux de forêt fréquents et de risques de crues qui dans de nombreuses régions du monde. Le réchauffement climatique serait responsable de la mort de 300 000 personnes par an et coûterait 125 milliards de dollars (90 milliards d'euros) chaque année, selon un récent rapport publié par le Forum humanitaire mondial, présidé par l'ex-secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. L'Algérie est à la traîne dans ce domaine, comme dans tous les autres, à l'exception du secteur des hydrocarbures qui carbure étant une richesse naturelle qui ne demande qu'à être exploitée (avec un apport de poids des multinationales étrangères) et mis sur le marchéTizi-Ouzou, surtout son chef-lieu de wilaya, considéré comme la vitrine de la région de Kabylie, est tellement sale que les services du nouveau wali ont organisé le week-end dernier un «volontariat» pour rendre la ville moins répugnante. Une situation qui s'est dégradée d'autant que le personnel de la voirie de la commune de Tizi-Ouzou est entré depuis plusieurs semaines dans un cycle presque régulier de débrayage-reprise de travail qui a nettement rajouté au décor insalubre sans pour autant voir les autorités prendre les mesures en pareille situation qui relève de risques graves sur la santé publique.Sachant que 60% des déchets de la wilaya de Tizi-Ouzou sont des matières organiques et que les déchets d'emballage (plastique, verre, acier…) représentent 25%, il est facile d'imaginer les conséquences de tels rejets sur la vie des habitants et l'environnement si jamais une réelle prise en charge de ce fléau n'est pas à l'ordre du jour. Pour le volet récupération des déchets, la wilaya de Tizi-Ouzou compte un «gisement» de 1 000 tonnes, ce qui constitue «un potentiel important en matière économique», selon des spécialistes. Si la problématique de recyclage des déchets produits par les habitants et par les rares et faibles unités industrielles de la wilaya de Tizi-Ouzou figure dans le «programme national de gestion des déchets municipaux», il est important de souligner que le seul projet digne quelque peu de ce nom que compte la wilaya de Tizi-Ouzou est celui du Centre d'enfouissement technique (CET) des déchets intercommunaux situé à Boukhalfa (périphérie ouest du chef-lieu de wilaya) réceptionné il y a plus de deux ans après que le problème des décharges et de gestion des déchets eut atteint des proportions alarmantes au niveau des 67 communes de la wilaya avec tout ce que cela comporte comme maladies et dégâts sur l'environnement. Une EPIC de wilaya a été créée pour sa gestion et est parallèlement déclarée opérationnelle par les directions de wilaya concernées. Des conventions avec les communes ont été prévues pour le paiement à la tonne déposée afin d'engendrer des ressources financières. Un système de collecte sélective au niveau de chaque ville jumelée avec les collectes locales a été aussi mis en place. «Des bacs à ordures seront placés et nous contraindrons tous les commerçants et industriels à séparer les déchets et à acheminer les déchets d'emballage et industriels banals (DIB). Un appel d'offres international pour la concession de la collecte et nettoiement de la nouvelle ville de Tizi-Ouzou pour une période de trois ans a été lancé» à la même période, selon un cadre de la Direction de l'environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou qui s'exprimait lors des derniers travaux de lancement du CET de Boukhalfa. Dans ce sens, il a été prévu «la réalisation de 18 CET et décharges publiques contrôlées avant la fin 2010 dans les communes de Freha, Mizrana, Souk El Tenine, Iferhounène, Tizi N'tlata, Ouadhias, Boudjima, Bouzeguène, Zekri, Ath Yanni, Ath Douala, Ath Aïssi, Ath Zmenzer, Aït Mahmoud, Idjeur, Boghni, Larbaâ Nath Irathène et Tadmaït avec, comme objectif final, de créer des plates-formes de tri et de recyclage (déchetteries)», selon le même cadre de la Direction de l'environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou.Mais la réalité est tout autre. Rares sont, en effet, les CET et les décharges qui ont été concrétisées sous prétexte du phénomène d'opposition qui touche pratiquement tous les secteurs élémentaires tels que l'hydraulique, l'industrie et les mines et, bien sûr, l'environnement, fragilisant davantage les approximatifs efforts de développement social et économique dans la wilaya de Tizi-Ouzou.